Un mois après l'incendie, suivi de l'explosion contre la synagogue Beth Yaacov, la communauté juive reste très marquée par l'attentat terroriste. Elle lance un appel aux dons pour réparer le lieu fortement endommagé. Sabine Atlan, présidente de l'association cultuelle de la synagogue a répondu aux questions de France 3 Occitanie.
Le 24 août 2024 peu après huit heures et avant un office religieux, un incendie suivi d’une explosion éclatait devant la synagogue Beth Yaacov, de la Grande-Motte, au sud de Montepllier dans l'Hérault. Un attentat qui aurait pu provoquer un carnage si le suspect, arrêté quelques heures plus tard, ne s'était pas trompé dans les horaires des offices religieux. Il y avait seulement cinq personnes à l'intérieur au déclenchement de l'incendie. À une demi-heure près, au moment de l'office, il y en aurait eu beaucoup plus. Le drame a été évité de justesse. Un mois après, la communauté juive reste très marquée.
Sabine Atlan, présidente de l'association cultuelle de la mosquée Beeth Yaaco, a répondu aux questions de France 3 Occitanie.
Un mois jour pour jour après l'attentat contre la synagogue Beth Yaacov à La Grande-Motte, où en est-on ?
La synagogue a rouvert tout de suite après l'attentat. Notre volonté a été de rouvrir tout de suite, dès le lundi suivant, dans la mesure du possible. Nous avons accueilli une conférence juste après le rassemblement et nous avons continué nos offices en tenant compte des problèmes et des stigmates laissés par cet attentat.
Qu'est-ce qui a changé depuis l'attentat ?
Cet attentat a créé un effroi dans notre communauté. Ici personne n'imaginait que nous puissions subir un attentant terroriste dans une station balnéaire comme la Grande-Motte. La partie de notre communauté, composée de quadragénaires, continue à assister aux offices, ce qui n'est pas le cas des personnes plus âgées (même si elles sont une minorité à ne plus venir) car elles ont peur comme beaucoup de gens, de juifs en France qui craignent de se retrouver dans la même situation que ce samedi 24 août. Le message c'est de ne pas se laisser impressionner et d'aller de l'avant. Nous devons continuer à faire nos offices, à nous réunir, à avoir nos festivités. Nous avons célébré un mariage dernièrement, pour l'avant-dernier sabbat. On continue. On veut continuer à vivre normalement.
La sécurité a-t-elle été renforcée ?
Nous avons depuis des renforts policiers à chaque office (gendarmes, policiers municipaux, agents du privé). Une trentaine de personnes environ sont présentes aux célébrations religieuses. Elles étaient beaucoup plus nombreuses au mois d'août avec les touristes.
La synagogue a été fortement endommagée. Vous lancez une campagne de dons.
Nous avons lancé une campagne de dons en ligne pour nous aider car une grande partie des travaux n'est pas prise en charge par l'assurance. Nous lançons un appel à nos coreligionnaires et à tous pour nous aider. Nous avons estimé le montant des travaux à environ 150 000 euros. Il faut rénover les portes de sécurité, les rideaux métalliques, le système électrique et la Soukha à l'extérieur qui a brûlé que nous devons complètement reconstruire également.