Une quarantaine d'enfants et d'adolescents ukrainiens sont en vacances à la Grande-Motte, près de Montpellier pendant 15 jours. Quelques jours de répit pour des jeunes qui vivent depuis deux ans et demi dans un pays en guerre.
Ils ont entre 8 et 14 ans et comme pour tous les enfants de leur âge, c'est l'heure des vacances. Mais pour eux, c'est d'abord un moment précieux de respiration loin de la guerre. Ce matin-là, ils font du tir à l'arc avec des consignes données par leur traductrice en ukrainien.
Ils sont 42 à avoir fait le voyage depuis Lviv à l'ouest de l'Ukraine. Accueillis sur une base de loisirs de la Grande Motte, ils s'amusent enfin.
"Si j'étais restée à Lviv, je serais restée à la maison. Là, j'ai la chance de profiter de toutes les activités en plein air", sourit Mélania Salo,10 ans.
"Là-bas je ne dormais pas à cause des sirènes, j'étais anxieux alors qu'ici je peux me reposer, me promener, nager. En Ukaine, ce n'est pas possible, on ne peut aller nulle part", ajoute Uaksym Bakchmr,13 ans.
En Ukaine, on ne peut aller nulle part.
Uaksym Bakchmr,13 ans.
Familles meurtries par la guerre
Retrouver le plaisir des jeux d'enfants est essentiel pour eux. Car tous ont vu leur famille séparée par la guerre.
La moitié de ces enfants ont leur père mort à la guerre, pour l'autre moitié il est soit prisonnier, soit on ne sait pas où il se trouve, ou bien est à la guerre.
Sofiia LishchynskaProfesseur de français à l'université de Lviv
"La moitié de ces enfants ont leur père mort à la guerre, pour l'autre moitié il est soit prisonnier, soit on ne sait pas où il se trouve, ou bien est à la guerre. Ils vivent dans une ambiance très tendue et ont vraiment besoin de changer d'air", ajoute Sofiia Lishchynska, professeur de français à l'université de Lviv.
Psychologue
Pour les plus jeunes, difficile de surmonter ce souvenir douloureux. Alors une psychologue les accompagne durant tout leur séjour.
"Ils ont des chaînes avec des médaillons qui leur rappellent leur père, c'est leur porte-bonheur. On parle de l'importance de leur mère et des cadeaux qui sont toujours là, et ça les aide", explique Tania Luthcun, psychologue.
Évolution positive
Depuis leur arrivée le 4 juillet, les animateurs les ont vus évoluer. Ce séjour financé par la ville de Montpellier et la région leur fait vraiment du bien.
"Je les trouve de plus en plus souriants, le visage moins fermé. Je les sens plus sereins, beaucoup moins sur leur téléphone pour s'informer de ce qu'il se passe dans leur pays", souligne Youness Zakani, directeur de la base de loisirs association 3MTKD.
Tous ces enfants repartiront le 19 juillet en Ukraine avec dans leur bagage des souvenirs de vacances pleins la tête.