Manque de main d’œuvre dans la restauration : un patron propose 2400 euros par mois, il reçoit 400 candidatures grâce aux réseaux sociaux

A La Grande-Motte, un restaurateur ne recevait aucune candidature pour un poste de pizzaïolo en CDI à 2 400 euros net par mois avec logement. Son annonce sur les réseaux sociaux lui a permis de recevoir 400 candidatures.

Quatre professionnels expérimentés de la région à l'essai en quatre jours pour tenter de décrocher un poste de Pizzaïolo. Avant d'en arriver à ce luxe de pouvoir choisir le meilleur candidat, le patron du restaurant Le Prose à La Grande-Motte peinait à recruter. "J'avais déjà publié une annonce sur les réseaux sociaux et sur Indeed notamment mais je n'avais reçu aucune candidature en trois semaines !" rapporte Joris Bauchais.

A l'approche de l'été, lui et sa compagne qui s'occupe des réseaux sociaux, s'inquiètent de cette situation inédite. Le pizzaïolo en poste quitte ses fonctions le 17 mai 2022. "A ce rythme, on ne savait pas si on allait réussir à proposer des pizzas cet été", précise le patron. Ils décident alors de publier une annonce sur Facebook et Instagram sous forme de "coup de gueule". "Clémence, ma femme, ne comprenait pas pourquoi nous avions reçu zéro CV alors que nous proposions une bonne rémunération et de bonnes conditions de travail", développe Joris Bauchais. 

400 candidatures

"Pour nous c'était aussi une manière d'informer nos clients qu'ils n'auraient peut-être pas de pizzas cet été", raconte le restaurateur. Et de reprendre : "on aurait jamais imaginé ça, ça nous a plus que surpris, on a même pas réussi à répondre à tous les appels téléphoniques !" s'exclame-t-il. 

En trois jours, la publication est partagée plus de 5 000 fois et les restaurateurs reçoivent pas moins de 400 candidatures en provenance de différentes villes de France. 

Crise de la restauration

Cette histoire est révélatrice de la crise que traverse le secteur de la restauration. Depuis le Covid-19, les restaurateurs peinent à embaucher.

Les gens ont déserté la profession parce que la pandémie a créé une certaine insécurité du fait d'avoir été fermé presque un an sur ces deux dernières années alors que c'était un secteur où les gens pensaient avoir toujours du travail. Aussi, les gens ont gouté au plaisir d'être chez soi le soir, en famille. Il faut donc adapter les conditions de travail aux nouvelles exigences pour pouvoir embaucher. 

Joris Bauchais, directeur du restaurant Le Prose

France 3

Joris Bauchais a pris la décision d'augmenter de 20% le salaire proposé à ce fameux futur pizzaïolo, de quoi évidemment motiver les candidats. Il souligne également un problème "de mise en relation entre ceux qui cherchent un travail et ceux qui en proposent". 

Pouvoir du client ?

Le restaurateur tient à souligner la chance qu'il a de pouvoir se permettre d'augmenter les salaires proposés. "J'ai un autre établissement, plus petit, avec lequel je ne pourrai pas me permettre de payer de la même manière les employés" raconte-t-il. Le Prose sert en moyenne une cinquantaine de couverts le midi et quatre-vingt le soir. 24 salariés équivalents temps pleins sont en CDI au sein de ce restaurant. Et de conclure : "dans toutes ces discussions on ne parle jamais du client. On ne se pose pas la question de s'il était prêt à payer plus pour qu'on puisse mieux payer nos salariés. Et je ne pense pas que ce soit le cas."

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