L'observatrice de la Ligue des droits de l'Homme, Camille Halut, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Montpellier, ce jeudi. Elle était poursuivie pour "entrave à la circulation" lors d'une manifestation des gilets jaunes, le 6 avril, qui avait entraîné le blocage de l'autoroute A709.
Camille Halut, l'observatrice de violences policières mandatée par la Ligue des droits de l'Homme, a été relaxée jeudi 3 octobre par le tribunal correctionnel de Montpellier.
Elle était poursuivie pour "entrave à la circulation" lors d'une manifestation de gilets jaunes qui avait conduit au blocage de l'autoroute A709, le 6 avril dernier.
À l'audience ce mardi, le parquet avait requis une peine de 150 euros d'amende contre l'étudiante en droit de 26 ans, alors que le délit d'entrave est passible de 2 ans d'emprisonnement et 4500 € d'amende.
Acharnement policier ?
L'avocat de la jeune femme, Michel Tubiana, ex-président de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), avait, lui, dénoncé une manoeuvre "d'intimidation" à l'égard des observateurs comme Camille Halut, estimant qu'il y avait une tentative de les "museler".Dans le cadre de son rôle d'observatrice, la jeune femme a été arrêtée une nouvelle fois le samedi 21 septembre. Elle est renvoyée devant le tribunal correctionnel le 12 décembre prochain pour avoir "opposé une résistance violente aux policiers" et pour "dissimulation de son visage" notamment.La police a le monopole de la violence légale. Il est légitime d'observer ces pratiques. Et c'est le rôle de la Ligue des droits de l'Homme.
- Michel Tubiana, avocat de Camille Halut
Dans son jugement jeudi, le président Philippe Tremblay a déclaré que "sur le fond, le tribunal s'interroge de l'entière procédure", ajoutant que les policiers avaient recherché une infraction a posteriori alors que Mme Halut était déjà identifiée.
"Votre présence n'a rien changé à la situation qui était déjà bloquée", a-t-il dit à la jeune femme, qui était la seule poursuivie alors que quelque 300 personnes avaient bloqué l'autoroute, en avril dernier.
"Vous n'avez commis aucun acte hors de votre mission d'observation", a-t-il conclu. Camille Halut avait porté plainte à plusieurs reprises contre des policiers, notamment pour injures lors de manifestations.