Montpellier : une fillette se pique avec une seringue, la municipalité envisage une unité mobile pour les toxicomanes

Lundi dernier, en jouant dans un square, une enfant de cinq ans s'était blessée avec une seringue usagée. Pour prévenir de tels incidents, la municipalité de Montpellier souhaite mettre en place des "dispositifs de consommation à moindre risque" au sein d'une unité mobile.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

L'incident a suscité une vive émotion. Lundi 25 janvier, alors qu'elle joue dans un square derrière la cathédrale Saint-Pierre, une petite fille de cinq ans se blesse la main avec une seringue usagée. Interpellée par les parents sur la propreté des parcs, la municipalité rappelle que "tous les squares sont nettoyés du lundi au samedi."

"Cet incident est profondément traumatisant", souligne Elodie Brun-Mandon, élue en charge de la prévention santé et de la lutte contre les addictions à la mairie de Montpellier. "Il nous rappelle malheureusement l'incident du parc de la Guirlande", ajoute-t-elle en référence à un événement similaire survenu en 2018. Une seringue abandonnée par un usager de drogues avait traversé la chaussure d'un petit garçon

Une camionnette "couteau-suisse"

Pour éviter que ces incidents ne se reproduisent, la municipalité compte mettre en fonctionnement une "unité mobile de prévention". Concrètement, il s'agit d'une camionnette affrétée par la mairie, adaptée à des missions variées, de la sensibilisation autour de l'obésité à l'intervention directe auprès des usagers de drogues. "L'idée est de créer un couteau-suisse réactif à l'actualité", explique Elodie Brun-Mandon. "Par exemple, s'il y a un accident lié à la sécurité routière, comme celui du jeune garçon renversé devant son collège, les équipes se déplaceront pour gérer le problème sur place.

L'objectif d'une unité mobile, c'est d'apporter la santé là où elle fait défaut.

 Elodie Brun-Mandon, élue municipale en charge de la prévention santé et de la lutte contre les addictions

La mobilité pour ne pas troubler la tranquillité du voisinage

En ce qui concerne les stupéfiants, l'unité mobile sera aménagée pour permettre une "consommation à moindre risque". À l'avant du véhicule, les usagers qui le désirent pourront être reçus de façon confidentielle et obtenir un kit d'injection sécurisé.

Lors de la campagne électorale des municipales, le maire Michaël Delafosse, encore candidat, s'était prononcé en faveur des "salles de consommation à moindre risque", surnommées "salles de shoot". Difficiles à mettre en place, seules deux salles de ce type existent en France, à Paris et à Strasbourg. "Une salle fixe risque davantage de troubler la tranquillité du voisinage", explique Elodie Brun-Mandon. "La mobilité évite ce problème. Elle permet d'aller vers les usagers et d'être visibles sur le terrain."

Des kits sécurisés et des maraudes redéfinies

Pour éviter que les seringues usagées soient abandonnées au sol, Elodie Brun-Mandon souhaiterait mettre rapidement en place un "échangeur-récupérateur". Le principe est simple : le consommateur de drogues y dépose sa seringue et obtient en échange un kit d'injection sécurisé.

Pour effectuer cette distribution, la municipalité envisage également de collaborer avec les pharmacies. "Pour l'instant, le "zéro seringue" est impossible", prévient Elodie Brun-Mandon, "mais un travail global pourra permettre de réduire le problème à la source."

"Nous menons un travail de fourmi pour traiter les causes du phénomène, et pas seulement les conséquences."

 Elodie Brun-Mandon, élue municipale de Montpellier chargée de la prévention santé et de la lutte contre les addictions

Un diagnostic plus global des besoins de santé de la ville débutera au mois de mars. Le projet d'unité mobile devrait aboutir à la fin de l'année 2021, dans le cadre d'un contrat local de santé passé avec l'Agence Régionale de Santé.  

D'ici là, pour faire face à l'urgence, la municipalité cherche à redéfinir les maraudes déjà existantes avec le CAARUD (centre d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues). L'objectif : obtenir une cartographie plus pertinente des lieux sensibles où des seringues sont régulièrement abandonnées. 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information