La noyade d'un enfant de six ans a été évitée de justesse, ce week-end, au Grau-du-Roi, dans le Gard. Contrairement aux idées reçues, la Méditerranée est une mer dangereuse. L'Occitanie détient d'ailleurs cet été le triste record de noyades en France, dont 20% mortelles.
En neuf semaines, du 1er juin au 2 août 2023, il y a eu en France 598 noyades, dont 177 mortelles. Des chiffres établis par Santé publique France, qui réitère ses appels à la prévention.
Ces mauvais résultats sont pourtant en nette baisse. Moins 17% par rapport à la même période de 2022 (724) et moins 25% par rapport à 2021 (797).
Les noyades sont moins nombreuses mais plus fatales. 30% sont suivies de décès cette année contre 24% en 2021.
Communiqué de Santé Publique France
L'Occitanie, région la plus touchée
Depuis début juin, l'Occitanie est la région de France la plus exposée aux noyades, 134 enregistrées (dont 21 mortelles) devant la Nouvelle-Aquitaine 92 noyades et la Bretagne 38 mais 26 mortelles.
C'est parmi les adultes que les noyades mortelles ont été les plus nombreuses jusqu'alors, une minorité d'enfants de moins de six ans en étant victime.
Surveillance active et permanente des jeunes enfants, apprentissage de la nage le plus tôt possible, choix de zones sécurisées, vigilance face à la météo figurent parmi les recommandations de prévention.
Les vacanciers arrivent sur notre littoral et ils veulent se lâcher. Mais il faut rester attentif, la Méditerranée n'est pas une piscine, surtout quand il y a des vagues, il y a les mêmes courants d'arrachement que dans l'océan mais les baigneurs ne le savent pas.
Eric Flores, directeur du Sdis de l'Hérault10 juillet 2023
Attention aux conditions météo
Pour toute baignade, ou promenade en mer comme en paddle, la prudence est de mise. Et la météo très importante pour éviter de risquer sa vie.
En juin 2023, malgré un excédent thermique de +2,5°C, soit le deuxième mois de juin le plus chaud depuis 1946, derrière 2003, les conditions climatiques (températures, pluviométrie et ensoleillement) ont été globalement moins favorables à la baignade dans la moitié sud de l'Hexagone, où les noyades sont habituellement les plus nombreuses.
En juillet, la Méditerranée a battu des records de chaleur avec des pointes sur les côtes du Languedoc et du Roussillon à 27°C, comme ce fut déjà le cas en 2022. Un phénomène de réchauffement et de canicule marine inquiétant mais qui évite les problèmes d'hydrocution.
"Après être resté longtemps exposé au soleil, si l'on se baigne, il y a un risque fort d'hydrocution même dans une eau à 24°C. Et surtout, la chaleur fatigue l'organisme avant même de faire des efforts, si l'on a beaucoup transpiré, il faut faire attention à la déshydratation qui tétanise les muscles", confirmait Patrick Toustou, directeur des Sauveteurs en mer du Gard et de l'Hérault, fin juillet.
Les chiffres des noyades pour août ne devraient pas être bons. Les pompiers et les sauveteurs en mer ont déjà noté une hausse des interventions. En cause, un début de mois marqué par la houle et une tramontane très fortes qui a fait chuter la température de la mer de 7 à 8°C en quelques jours. Sans oublier le pic des touristes dans la région entre le 1er et le 15 août.
En France, les noyades sont responsables chaque année d'environ 1 000 décès, dont environ 400 l'été.