Après plusieurs débats et rappels à la loi, la marque ombrelle Sud de France, créé il y a 16 ans, va disparaître des rayons, car non réglementaire selon le ministère de l'Agriculture. La décision porte un coup dur à beaucoup de viticulteurs.
Ce sont près de 100 millions de bouteilles jouissant de ce logo qui se vendent chaque année en Occitanie. Le label Sud de France, lancé en 2007 par Georges Frêche, l'ancien maire vedette de Montpellier, est désormais hors-la-loi. La décision a été confirmée cette semaine par le ministère de l'Agriculture.
La marque avait été pensée pour donner plus de lisibilité à l'export des vins du Languedoc-Roussillon.
Une appellation trop vague
En cause, la zone géographique trop large à laquelle se référerait l'appellation, surtout depuis la fusion des régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées en 2016. La France se met ainsi en conformité avec une réglementation communautaire européenne qui interdit les mentions géographiques non définies, qui feraient de l'ombre aux labels AOP (Appellation d'Origine Protégée) et IGP (Indication Géographique protégée).
On se tire une balle dans le pied à un moment où une crise viticole s'installe.
Denis Verdier, président de la fédération IGP Sud de France
Est ainsi pointé le caractère potentiellement trompeur du cahier des charges, raison pour laquelle l'INAO (Institut National de l'Origine et de la qualité) demande que cette appellation ne paraisse plus sur les étiquettes.
Colère des viticulteurs du sud
"Les conséquences seraient dramatiques", avertit Denis Verdier, président de la fédération IGP Sud de France. "Aller expliquer à un importateur que, depuis 15 ans, on utilise une marque ombrelle (marque utilisée simultanément pour un ensemble de produits hétérogènes, ndlr) qui ne serait plus légale, c'est une histoire de fou." Une période de transition de deux ans a été fixée pour permettre aux producteurs de se mettre en conformité.
L'union des entreprises vinicole méridionale estime qu'une cohabitation est possible. "Nous sommes porteurs de solutions juridiques pour permettre de maintenir cet étiquetage tout en préservant les AOP et les IGP, auquel nous tenons énormément", assure Magali Jelila, directrice l'UEVM (l’Union des entreprises viticoles méditerranéennes), syndicat des maisons de négoce du Languedoc.
Outre les vins, le ministère de l'Agriculture pourrait aussi bientôt contraindre les producteurs d'huile d'olive à se conformer à la même directive.