Sale temps pour la viticulture ! Alors qu'une grande partie du vignoble français souffre du mildiou à cause de la pluie, dans le Languedoc et le Roussillon, on commence à faire le bilan du gel de printemps : entre un quart et un tiers de la récolte est perdu en 2021.
Selon les estimations établies au 1er août 2021 par le ministère de l'Agriculture, la production viticole va atteindre cette année un niveau inférieur de 24% à 30% par rapport à celui de 2020, le gel printanier ayant amputé une bonne partie de la récolte.
Elle se situerait en 2021 entre 32,6 et 35,6 millions d'hectolitres, soit une production "historiquement faible", inférieure à celles de 1991 et 2017.
Cette analyse, publiée sur le site de la statistique agricole agrest, confirme les estimations des viticulteurs du Languedoc et le Roussillon.
"Au printemps, on estimait déjà les pertes à un tiers. Cette année, les vendanges auront lieu fin août, soit un peu plus tard que l’an passé," affirme Jérome Despey, secrétaire général de la FNSEA et président de la chambre d’agriculture de l'Hérault.
On espère que malgré tout, ce sera une récolte de qualité, les prix du vin vont augmenter, mais cette hausse ne compensera jamais les pertes.
"Les dispositifs d’aide et de soutien pour secourir les agriculteurs les plus sinistrés commencent à arriver", précise Jérôme Despey. Des exonérations de cotisations sociales sont également attendues pour le mois octobre dans le Gard, l'Aude, les Pyrénées-Orientales et dans l’Hérault où seuls 14% des vignerons sont assurés.
Dans le reste de l'Occitanie, le gel printanier a touché l’ensemble des départements à des degrés divers. Le Lot et le Gers sont les départements dont la production a le plus souffert.
Fin juin, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie avait qualifié cet épisode de gel comme la "pire catastrophe agroéconomique du 21ème siècle". Un plan d'aide d'un milliard d’euros avait été débloqué pour répondre à cette situation exceptionnelle.
Les viticulteurs des autres régions autorisés à augmenter les traitements contre le mildiou
Ailleurs, dans la plupart des autres régions viticoles de l'hexagone, le principal souci, ce sont les pluies incessantes qui tombent depuis la mi-juin. Cet été pourri favorise la prolifération d'un redoutable ennemi de la vigne : le mildiou, dont la pression est particulièrement puissante cette année.
Depuis dimanche 8 juillet, les professionnels viticoles ont été autorisés par le ministère de l'Agriculture à dépasser provisoirement la quantité des traitements à base de cuivre destinée à lutter contre ce champignon.
Selon un arrêté publié au Journal officiel, la quantité annuelle autorisée de produits phytopharmaceutiques contenant du cuivre, qui ne doit habituellement pas excéder 4 kg de cuivre par hectare, a été exceptionnellement augmentée à 5 kg/ha pour 2021.
Restriction sur 7 ans
Néanmoins, cette dérogation est assortie d'une restriction : les apports de cuivre sur 7 ans (2019-2025) ne doivent pas dépasser 28 kg/ha conformément à une réglementation européenne qui tient compte des risques et des impacts du cuivre sur l'environnement et la santé.
L'ensemble des viticulteurs, que ce soit en viticulture biologique ou conventionnelle, est concerné par cet arrêté en vigueur pour une période de 120 jours.
La protection contre le mildiou est nécessaire pendant encore deux semaines, pour protéger le feuillage afin de maintenir le potentiel de production et la qualité dans un contexte déjà dégradé.
La récolte française de vin devrait être en baisse de 24% à 30% en 2021, a annoncé vendredi 6 juillet, le ministère français de l'Agriculture qui évoque un niveau de rendement d'une faiblesse inégalée depuis 45 ans.