Quelles différences entre un vin bio, un vin en biodynamie et un vin nature ? Avec ou sans sulfites ? On fait le point à l'occasion du Salon Millésime Bio de Montpellier.
Le vin biologique existe officiellement depuis très peu de temps, depuis 2012. Avant, il ne prenait en compte que la viticulture et non la vinification. Cette démarche oblige dorénavant à n’ajouter aucun traitement synthétique et d’insecticide dans les vignes.
Dans la galaxie des vins bio, les professionnels sont familiers des labels. Le grand public, un peu moins. Il est temps d'apprendre à décoder les étiquettes.
Alors un vin bio, qu'est que c'est ?
Il faut que le raisin soit cultivé naturellement, sans intrants chimiques
Fabien Revol , viticulteur bio
"Un vin bio, ce sont deux choses. Tout d'abord la culture de la vigne sans intrants chimiques, donc il faut que le raisin qui est produit soit cultivé naturellement. Et ensuite, il y a la transformation du raisin, quand on fabrique le vin, et là on ne doit pas non plus utiliser d'éléments intrants chimiques", détaille Fabien Revol, du Château de Brau Villemoustaussou, dans l'Aude.
La biodynamie
Le vin biodynamique pousse la démarche des vins bio encore plus loin. Les vignerons qui utilisent cette méthode essaient d’intensifier la vie du sol afin qu’il y ait un meilleur échange entre la terre et la plante.
Pour cela, ils se servent de préparations à base de plantes qu’ils infusent, dynamisent où font macérer afin d’aider la vigne à se renforcer et à mieux se développer (une sorte de traitement homéopathique de prévention). Ils utilisent aussi le calendrier lunaire afin que la plante, le sol et les influences lunaires se combinent au mieux.
"En biodynamie, on a un petit plus, on ajoute en fait des préparas comme le compost de bouse ou la bouse de corne par rapport aux influences planétaires, avec des jours fruits, des jours feuilles et des jours racines", explique Julie Aubert Richarme, des "Vignobles de Bastet Sabran" dans le Gard.
Le vin nature
Et puis, il y a la méthode vin nature. Le vin naturel combine donc ces deux méthodes mais va encore plus loin en autorisant aucun intrant ni technique visant à modifier le jus originel, mis à part le soufre.
C'est donc un vin toujours bio, auquel on ne rajoute rien, on n'enlève rien, mais on le surveille de très près.
"Ne pas être interventionniste, ne rien rajouter, cela ne veut pas dire ne rien faire. Bien au contraire, il faut une grande hygiène à la cave, faire attention à l'oxygène, faire attention au moment des sous-titrages, travailler avec des prises d'air. Ca demande des gestes techniques et un suivi de goûter très régulièrement", confirme Karine Mirouze, Domaine Beauregard Mirouze Bizanet (Aude).
Et les sulfites ?
Et les sulfites dans tout ça ? Les sulfites sont essentiellement ajoutés au vin pour leurs qualités d'antioxydants et d'antiseptiques. Le soufre agit comme antioxydant : il rend le vin plus résistant à l'altération causée par l'oxygène de l'air. Pour forcer le trait et caricaturer, il évite au vin de tourner vinaigre.
Mais un excès de suffîtes peut causer des maux de tête, des nausées, des réactions allergiques et des problèmes digestifs chez les personnes sensibles.
Dans ces vins, on en trouve peu ou pas du tout. Et dans tous les cas, c'est très contrôlé.
"Concernant les sulfites, ce qui va vraiment changer sur un vin bio par rapport à un vin conventionnel, c'est la teneur maximum autorisée dans ce vin", conclut Julien Franclet, administrateur Sud Vin Bio.
Le Salon Millésime Bio dure jusqu'à mercredi. On regrettera l'absence d'une journée ouverte au public.