Les infirmiers anesthésistes sont en grève un peu partout en France. Dans l’Hérault, une dizaine de membres du personnel soignant des hôpitaux du bassin de Thau a suivi le mouvement. Dans les rues de Sète ce jeudi, ils dénoncent un manque de reconnaissance et demandent la création d’un statut intermédiaire.
Les blouses bleues sont en colère. Et depuis le début du mois de novembre, elles mènent une mobilisation continue à l’échelle nationale. Ce jeudi, une dizaine d’infirmiers anesthésistes grévistes ont manifesté ce jeudi dans les rues de Sète, à l’appel du syndicat national des infirmiers anesthésistes. En première ligne dans la lutte contre la propagation du Covid-19 depuis le début de la pandémie, ils dénoncent un manque de reconnaissance et disent être abandonnés par l’exécutif.
La création d’un statut intermédiaire
Au cœur de leurs revendications, les grévistes défendent la création d’un statut qui reconnaîtrait l’étendue de leurs compétences. “On demande à ce que le travail des infirmiers anesthésistes soit reconnu. Il faut que nos capacités d’adaptation, de réflexion et d’expertise soient reconnues”, explique Laurent Lavallée, infirmier gréviste rattaché aux hôpitaux du bassin de Thau dans l’Hérault.
Un IADE sans statut c’est un IADE tout nu
Infirmier anesthésiste gréviste à Sète, le 25 novembre 2021
Selon le syndicat national des infirmiers anesthésistes, “le statut de praticien avancé nous est refusé bien que nous en remplissions toutes les compétences”, a indiqué l’organisation syndicale dans un communiqué. “Les infirmiers anesthésistes ont été extrêmement sollicités pendant la pandémie. Ils le sont toujours et malheureusement, ils ne sont toujours pas reconnus”, a ajouté Laurent Lavallée.
Une revalorisation salariale
En plus de la création d’un statut pérenne, les infirmiers anesthésistes souhaitent une revalorisation de leur salaire, qu’ils jugent insuffisant. “Les grilles salariales ne mettent pas en valeur nos compétences”, martèlent les grévistes sétois ce jeudi.
Lors du dernier Ségur de la santé qui s’est tenu au printemps dernier, le chef de l’État Emmanuel Macron avait annoncé le déploiement d’une aide financière exceptionnelle d’un montant de 183 euros net de plus par mois. Cette aide, destinée au personnel soignant mobilisé dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, est jugée insuffisante par les infirmiers grévistes.
“Un infirmier anesthésiste diplômé d’état et qui débute n’a que 13 euros en plus sur sa fiche de paie. Ces grilles salariales ne mettent pas en valeur nos compétences”, dénonce Laurent Lavallée au micro de France 3 Occitanie.
Le gouvernement interpellé
Face à cette nouvelle mobilisation, le gouvernement poursuit les discussions avec les syndicats et les représentants du personnel soignant. Interpellé sur la situation des infirmiers face à la pandémie de Covid-19, le ministre de la Santé Olivier Véran avait reconnu que la situation était “compliquée” dans les hôpitaux français à la fin du mois d’octobre.
Face à la dégradation de la situation sanitaire dans plusieurs départements, le ministre de la Santé devrait annoncer de nouvelles mesures lors d’une conférence de presse prévue ce jeudi. Pour l’heure, les grévistes entendent poursuivre la mobilisation.