Autour de l’étang de Thau, dans l’Hérault, les ostréiculteurs subissent un nouveau coup dur : la préfecture a interdit la récolte, vente et consommation de leurs produits, suite à l’apparition d’un virus. La profession dénonce une décision injustifiée.
Ce vendredi 10 janvier, la préfecture de l’Hérault a annoncé la restriction de la récolte, commercialisation et consommation de tous les coquillages (huîtres, moules et palourdes) sur certaines zones en raison de la présence d’un virus.C’est un coup dur pour les professionnels du secteur. Yannick Desplats, ostréiculteur sur l’étang de Thau, ne peut plus vendre ses coquillages et faire ses livraisons. Sans vente, ce dernier perd de la trésorerie et craint une baisse des prix dans les jours à venir.
De plus, cette interdiction est un coup dur pour l’image de la profession pour Patrice Lafont, le président du comité conchylicole de Méditerranée.Normalement, je produis 500 kilos d’huîtres par semaine et cette semaine, je n’en ai pas vendu. Cela représente une perte de 1.500 euros.
"On nous reproche des cas d’intoxication qui sont très anciens, antérieurs à la période des fêtes. Enormément d’huîtres ont été consommées : 40 millions pour 6 millions de consommateurs. Pendant les fêtes, aucun cas d’intoxication n’a été déclaré et nous apprenons, le 10 janvier, une interdiction qui remonte au 19 décembre. Il faut donc s’expliquer auprès des consommateurs".Nous sommes en colère. Cette interdiction est injuste et injustifiée !
Des cas de gastro-entérite déclarés
La préfecture de l’Hérault a annoncé cette interdiction suite au déclenchement de plusieurs cas de gastro-entérite. Mais les huîtres sont loin d’en être la première cause de transmission : l’épidémie est particulièrement virulente cette année, dans toute la France, selon Bernard Dusfour, médecin généraliste à Montpellier.Le spécialiste explique la prolifération du virus en France : "Les cas de gastro-entérite sont fréquents à cette période de l’année, entre fin novembre et début décembre, période de pluie et d’inondations. Il y a un lavage des sols qui vont finalement dans les étangs ou dans la mer. L’assainissement individuel déborde à ce moment-là. Au milieu de tout cela, les vacances de Noel arrivent, la population se mélange et les germes se promènent, portés par les patients malades…"Il ne faut pas faire de raccourci entre les cas huîtres infectées et les cas de gastro-entérite.
L'interdiction de vente des huîtres de l'étang de Thau s'applique au minimum jusqu'au 20 janvier.
Voici le reportage de Brian Bock, Caroline Agullo et Sandrine Bonnefond.