L'ancien élu nîmois est convoqué devant le tribunal de Montpellier, ce jeudi, pour rébellion et outrages lors d'une manifestation en octobre 2023 à Sète. Avec les membres du collectif Bancs publics, il s'était introduit sans autorisation sur le chantier du parking Aristide Briand puis des échauffourées avaient éclaté avec la police.
Devant le tribunal judiciaire de Montpellier, ce jeudi 12 septembre, une poignée de militants du collectif Bancs publics de Sète est venue soutenir Silvain Pastor.
L'ancien élu et militant écologiste est convoqué par la justice pour outrages envers des agents des forces de l'ordre et rébellion, lors de son arrestation, le 28 octobre 2023, à Sète. Des faits qu'il nie. Il a lui même, un mois après les faits, déposé une plainte contre plusieurs policiers pour entrave au droit de manifester, violences en réunion, menaces et injures, et contre le maire de Sète.
Une manifestation dispersée par la police
Le 28 octobre 2023, les membres du collectif Bancs publics se réunissent, comme chaque samedi depuis plusieurs mois, sur le chantier de la place Aristide Briand de Sète pour manifester leur opposition au projet de parking souterrain voulu par la municipalité.
Et comme chaque samedi, ce rassemblement n'est pas autorisé.
Les manifestants entonnent en chœur plusieurs chants contre la mairie et son projet "écocide", devant des policiers veillant à ce que le cortège ne pénètre pas sur le chantier. Mais ce samedi 28 octobre, les militants trouvent une grille qui n'était pas bouclée et envahissent le site.
C'est une fois dehors, les militants sortis par la police, que la situation dégénère. Il existe une vidéo de 9 minutes de cette opération et des interpellations, dont la photo ci-dessous est extraite.
Silvain Pastor est alors arrêté, menotté et placé en garde à vue durant 24 heures.
Outrages à agent et rébellion ?
Selon les images de la vidéo, visionnées par France 3 Occitanie à l'époque, au début, Silvain Pastor se tient debout, mains dans les poches, casque musical autour du cou, et discute avec un homme : un agent de la Brigade anticriminalité (Bac) de Sète, habillé en civil.
"Il ne savait absolument pas que c'était un policier, il ne s'est signalé à aucun moment", avance Stéphane Fernandez, l'avocat du sympathisant écologiste.
Un autre policier de la Bac en civil s'approche. Leur échange est inaudible, mais la vidéo montre clairement le deuxième policier coller son front à celui de Silvain Pastor. En réponse, ce dernier pousse le policier pour l'écarter, en lui mettant la main au visage. "Un doigt dans l'œil" sera retenu dans le procès-verbal.
Le geste déclenche la colère des agents, qui donne un coup de pied à Silvain Pastor avant de l'interpeller.
Une version à nuancer, cependant, car nous n'entendons à aucun moment ce que les trois hommes se disent. Néanmoins, les agents ne portent à aucun moment de la vidéo un brassard de police, même pendant l'interpellation. Une obligation pourtant.
"Ils se sont déclarés policiers en arrivant sur la manifestation. De toute façon, Silvain Pastor connaissait très bien leur fonction puisqu’ils opéraient en collaboration avec la police municipale", défendait quelque temps après les faits, Fabrice Aebi, délégué du syndicat Unité SGP Police Force ouvrière 34, après s'être entretenu avec un des deux agents auteur de l'interpellation.