GardIAn, c'est son nom, est un système de surveillance et d'alerte qui permettra de mieux se préparer aux tempêtes. Installé depuis quelques jours sur le littoral de Frontignan, près de Sète, il fonctionne grâce à des caméras de surveillance des vagues et du mouvement de la Méditerranée conjuguées à l'IA.
Il faudra deux ans de travail, ou plus exactement deux hivers d'images de la mer et des fonds sableux, pour capter et numériser les conséquences du mouvement des vagues et du sous-sol marin. Toutes ces données permettront une modélisation qui sera capable de mieux prévenir les épisodes de tempête et leur rôle sur l'érosion des plages, des dunes et du trait de côte du littoral.
Cet équipement, baptisé GardIAn, et porté par la plateforme Blue Thau Lab, a été installé en février et inauguré fin mars 2024, au niveau du poste de secours "La bergerie" à Frontignan-plage.
L'IA pour prévenir les tempêtes et préserver le littoral
Le dispositif est composé de trois caméras décalées qui filmeront en continu le front de mer et les fonds marins à 8 mètres de haut, sur 300 mètres de large et 1 kilomètre de long.
Alexandre Pennaneac'h, le chef du projet pour la plateforme Blue Thau Lab explique : "Une fois que le travail d'apprentissage sera effectué, le dispositif pourra permettre de mieux prévoir les tempêtes et surtout mettre en place des politiques publiques de prévention en cas de besoin, comme la disposition des secours ou l'évacuation des habitants".
Quand le traitement numérique et la modélisation seront opérationnels, le système sera alors suffisamment efficient pour une prédiction d'épisodes de tempêtes affinée à sept jours.
Alexandre Pennaneac'h, chef du projet pour la plateforme Blue Thau Lab.
Cela devrait aussi permettre de préserver les plages, les dunes et les lidos.
Cette expérience s'adresse aussi aux riverains et habitants des stations balnéaires concernés par les risques côtiers comme à Vias. Des données seront ouvertes au public puisqu'il est même invité à participer.
En France, 500 communes sont menacées par la montée des eaux. En 2100, les dernières estimations du GIEC alertent sur une probable augmentation de température de 2 à 5°C et une élévation du niveau de la mer comprise entre 60cm et 1 mètre.
Le programme GardIAn qui mobilise une quinzaine de personnes pour un coût d'environ 250.000 euros intéresse déjà d'autres collectivités.