Projet de parking à Sète : manifestations, échauffourées, tags, menaces, le maire va demander une protection administrative

La polémique sur le chantier du futur parking sous la place Aristide Briand à Sète a repris le 12 septembre dernier avec le lancement des travaux préparatoires. Un collectif citoyen dénonce un projet coûteux mené sans concertation et surtout à contresens de l'écologie. Depuis, les actions de protestation se multiplient. Les plaintes aussi.

Manifestations, sit-in, chaîne humaine, concerts et recours en justice, le collectif Bancs publics de Sète se bat à nouveau depuis 3 semaines contre la construction d'un parking souterrain de 300 places sous l'Esplanade.

Un investissement de 10 à 12 millions d'euros pour la mairie, et 2 ans de travaux.

Le maire menacé ?

Pris à partie à plusieurs reprises par des opposants, lors de manifestations et déplacements officiels, notamment le 24 septembre dernier, le maire de Sète a déposé plainte. Dans la foulée, il a convoqué un conseil municipal extraordinaire vendredi après-midi, avant le conseil prévu normalement.

François Commeinhes, qui ne devrait pas être présent, veut y faire voter une mesure particulière.

Il souhaite bénéficier d'une "protection fonctionnelle" dans le cadre de son mandat d'élu. Il s'agit d'un statut administratif qui permet à la ville d'assister et de défendre juridiquement, le maire et la collectivité, en cas d'attaques et/ou de poursuites dans le cadre de fonctions et de décisions officielles.

Une position juridique due par l'administration aux agents et aux élus afin de les protéger s'ils sont victimes d'infractions ou de délits à l'occasion ou en raison de leurs fonctions. Cela revient donc à une demande technique d'assistance et financière après la plainte du maire.

Un projet "écocide" hautement polémique

Déjà mobilisés à l'automne 2021 contre le projet, les militants anti-parking sont repartis au combat début septembre. Quand la mairie a voulu installer une palissade sur la place pour préparer le site pour les travaux de percement.

Pour Bancs publics, cette construction est une aberration environnementale alors que l'on repousse les voitures hors des villes à cause de la circulation et de la pollution.

C'est un projet écocide. Ils vont abattre 50 tilleuls argentés. Un projet dangereux techniquement, car l'eau qui ruisselle du Mont Saint-Clair passe sous la place. Et c'est un problème financier énorme pour l'agglomération du bassin de Thau.

Christophe Aucagne, collectif "Bancs publics".

Dans le même temps, l'avocate du collectif a déposé 2 recours en justice devant la tribunal administratif de Montpellier.

  • Un, le 29 août dernier, pour demander l'annulation du permis de construire du parking sous la place devant la mairie. Il est en attente d'examen.
  • Un, lundi 12 septembre, un référé-suspension, pour demander l'arrêt des travaux préparatoires au futur chantier.

L'audience de référé du tribunal administratif de Montpellier aura lieu ce vendredi.

Les opposants au maire aiment rappeler pour l'anecdote que les travaux devaient initialement débuter en janvier dernier, alors qu'aucun permis de construire, selon eux, n'avait été demandé et donc validé et autorisé.

Des actions très médiatisées

Dès lors, le collectif a organisé des actions quasi-quotidiennes pour perturber le chantier, alerter la population, mobiliser les opposants et mettre la pression sur la municipalité en attendant que la justice tranche.

Il y a même eu des frictions avec les forces de l'ordre à plusieurs reprises. Et des tags sur les murs du cimetière marin avec "NON AU PARKING" écrit en lettres capitales rouges.

De son côté, l'opposition municipale, Ensemble pour Sète, est également contre les projets de parking depuis 2018 et précise qu'elle n'a jamais voté aucune délibération en faveur de ce parking souterrain.

L'affaire de l'île singulière à même eu les honneurs d'une médiatisation nationale avec un billet de François Morel sur France Inter. Suivi d'un échange épistolaire numérique avec le maire sous la tutelle de Georges Brassens... "Auprès de mon arbre je vivais heureux..." en référence aux 50 tilleuls argentés qui seront abattus pour construire le parking.

Sans compter les nombreux soutiens d'associations de défense de l'environnement sur les réseaux sociaux.

Le Canard enchaîné y est aussi allé de son article... le 2e en 6 mois.

Le collectif milite aussi pour que les Sétois fassent part de leur mécontentement directement par courrier auprès de la mairie.

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