Dans l'Hérault, les vendanges ont débuté pour le muscat sec et doux de Frontignan. La récolte de cette année s'annonce prometteuse et ce d'autant plus qu'elle a été préservée des maladies.
À Frontignan (Hérault), les vendangeurs sont sur le pont, ou plutôt dans les vignes depuis le lever du soleil. Voilà trois jours que la récolte a commencé. Esteban, 16 ans, a encore quelques difficultés avec ce nouveau quotidien. "J'ai envie de me lever tard ! On commence à 6h30, c'est compliqué, mais ce n'est pas grave", sourit le jeune homme.
Toutes générations confondues
Ici, les plus jeunes imitent les plus anciens. Et les plus anciens veulent rester jeunes. À bientôt 79 ans, Marie-Antoinette attaque ses quatorzièmes vendanges d'affilée. "C'est un peu pour finir les fins de mois et un peu car je me régale", ajoute la septuagénaire.
Partition bien rythmée
Le muscat sec de Frontignan est issu d'un raisin précoce, d'où ces vendanges prématurées. Alors, tout est rythmé comme dans un orchestre : 16 coupeurs de vignes, 3 porteurs de seaux. "On doit ramasser les seaux pleins de raisin et les jeter dans la benne. Lorsqu'elle est pleine, elle pèse 1,9 tonne" note un vendangeur.
Il y a une tension car pour nous, la vendange c'est la raison d'être de tout notre travail de l'année. Si on rate notre vendange, on aura travaillé un an pour rien.
Henri NodetPropriétaire d'un domaine viticole à Frontignan
Un cru prometteur
Pour savoir si le vin sera bon, direction la coopérative. Le viticulteur peut dormir tranquille : pas de pépin cette année. "Nous avons été préservés de toutes les maladies et des soucis liés à la production. Elle devrait être identique à celle des années précédentes", ajoute William Juan, président de la cave coopérative de Frontignan.
Une fois ramassé et traité, le raisin repose dans les cuves. Rendez-vous dans huit mois pour le consommer, avec modération.
Une cave centenaire
La société des producteurs de muscats de Frontignan est née en 1904 et devient en 1910 une cave coopérative. Elle exploite aujourd'hui 622 hectares (cultivés par 150 vignerons coopérateurs), dont 540 sont dédiés aux Appellations d’Origines Contrôlées.
Écrit avec Esteban Bei et Nicolas Chatail.