Sur l'étang de Thau, dans l'Hérault, les ostréiculteurs sont sur le pied de guerre pour préparer leurs huîtres et les fêtes. L'an dernier, une contamination au norovirus avait entraîné l'interdiction de leur vente pour le Nouvel An. Une catastrophe économique dont la filière conchylicole peine encore à se relever.
Depuis quelques jours, l’activité redouble dans cette ferme conchylicole du bassin de Thau, installée à Bouzigues.
Pas une minute à perdre. Tout doit être prêt pour les fêtes de Noël qui arrivent. Une période capitale qui représente à elle seule plus de 30% du chiffre d’affaires de cette entreprise familiale de l'Hérault.
On est obligé d'anticiper, même si on n'a pas toutes les commandes encore. Cela va venir dans les prochains jours. En attendant, on bichonne nos huîtres pour avoir la meilleure qualité possible.
Jean-Christophe Cabrol, ostréiculteur à Bouzigues.
L'étang de Thau est la plus grande lagune du Languedoc avec 21 km de long et 8 km de large. Il a une superficie de 7.500 hectares et compte entre 400 et 500 producteurs.
La partie nord du bassin de Thau est réservée à la conchyliculture. Environ 13.000 tonnes d’huîtres et 8.000 tonnes de moules y sont produites chaque année, soit 10% de la production nationale.
Les huîtres et les normes sanitaires
Des huîtres qui sont restées immergées un an dans la lagune de Thau, le temps nécessaire à leur maturité. Mais un temps qui peut les exposer aussi à des interdictions sanitaires, comme l’an dernier à quelques jours du Nouvel an, où toutes les huîtres du bassin ont été interdites à la vente à cause de la présence de norovirus.
Une décision que les ostréiculteurs ont encore du mal à accepter.
"La gastro-entérite virale épidémique arrive souvent du nord de la France. Elle descend et une fois chez nous, par principe de précaution, l'administration nous empêche de commercialiser nos coquillages. On n’a rien à voir avec ce problème-là", déplore Jean-Christophe Cabrol.
De la ferme conchylicole des Cabrol sortiront ces prochains jours et jusqu’à Noël, près de huit tonnes de coquillages.
Écrit avec J.P. Faure.