Chasse : "rien n'est fait" pour éviter les accidents selon un collectif du Lot

Un nouveau drame de la chasse s’est déroulé ce 19 février dans le Cantal. Un collectif, créé après la mort d’un jeune Lotois victime d’une battue, estime que « rien n’est fait » pour éviter que des promeneurs ou des riverains finissent sous les balles d’un chasseur.

Une promeneuse originaire de l’Aveyron a été tuée par une jeune chasseuse de 17 ans, samedi 19 février 2022, dans le Cantal. C’est le huitième accident mortel en deux ans. Parmi ces victimes : Morgan Keane, un jeune Lotois de 25 ans, mort après avoir été confondu avec un sanglier par un chasseur.

Un drame qui réveille des souvenirs douloureux dans le Lot

Le drame de ce week-end prend forcément un écho particulier parmi les proches de Morgan Keane. Des proches qui se sont regroupés dans un collectif qui milite pour modifier les règles de la chasse.

Mila se dit « choquée » et « très triste ». L’accident dans le Cantal, « c’est la même chose que pour Morgan et c’est juste à côté, à environ 75 kilomètres. La promeneuse tuée avait le même âge que Morgan et les conditions de sa mort sont identiques à celles de Morgan », souligne la jeune femme. 

Rien n'a été fait depuis que Morgan a été tué

Mila

Collectif "Un jour, un chasseur"

Mila et les autres membres du collectif ont lancé une pétition qui a recueilli plus de 100 000 signatures. Le Sénat s’en est saisi et a créé une mission d’information sur la « sécurisation » de la chasse.

Une mission d'information en cours au Sénat

Les créateurs d' « un jour, un chasseur » ont été auditionnés en décembre dernier. Mila et ses camarades « attendent de voir les conclusions ». Elles doivent être rendues en juillet prochain. Mais, « il y a un nouveau drame, il y a urgence et on attend toujours » précise Mila. 

Membre de la mission d'information, la sénatrice (RDSE) des Hautes-Pyrénées déclare que "c'est trop tôt" pour évoquer des conclusions qui seront rendues l'été prochain.

Des pistes de réflexions se dessinent au fur et à mesure des auditions, notamment sur la délivrance du permis de chasse ou la puissance des armes de feu.

Maryse Carrère

Sénatrice, membre de la mission d'information sur la sécurisation de la chasse

"Mais rien n'est figé et toutes les pistes ne sont pas encore suffisamment fouillées pour que l'on puisse donner des réponses" souligne Maryse Carrère.

Sénateur (RDSE) de la Haute-Garonne et vice-président du groupe « Chasse et Pêche », Pierre Médevielle suit de près les travaux de cette mission d’information.

Le parlementaire demande des « mesures drastiques ». Il insiste également sur un point : «  ce ne sont pas les chasseurs de plumes qui sont dangereux. Les accidents arrivent toujours lors de battues au sanglier et au chevreuil. Il faut établir des règles drastiques s’agissant de leur organisation, la localisation ou encore la généralisation des miradors. Des calibres n’ont rien à faire quand on tire en plaine », estime également le sénateur, Pierre Médevielle.

Des jours sans chasse : la solution ? 

Le collectif « un jour, un chasseur » demande des « jours sans chasse », notamment le week-end.

Le sénateur de la Haute-Garonne n’est pas convaincu. « Je ne sais pas si c’est la bonne solution. Si on interdit le dimanche, il y a aussi des gens qui se promènent en semaine ».  

En déplacement dans les Hautes-Pyrénées, avant une visite sur Toulouse, la ministre de la Transition écologique a été interrogée sur le sujet. Barbara Pompili a rappelé que "cela existait. Il faut réfléchir à comment mieux concilier les chasseurs et tous les usagers de la nature. il faut regarder ça, territoire par territoire". 

    

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