Lozère : une vingtaine d'agriculteurs investissent des supermarchés de Mende pour réclamer des "prix justes"

Ils tirent la sonnette d'alarme. En Lozère, une vingtaine d'agriculteurs s'est mobilisée ce mardi 23 février, vers 15h, pour réclamer l'application de la loi Egalim. Ils ont arpenté les rayons des grandes surfaces de Mende pour comparer les prix et échanger avec les patrons.

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Dans les rayons des grandes surfaces de Mende, ce mardi 23 février après-midi, une vingtaine d'agriculteurs s'est rassemblée à l'appel de la Coordination rurale de la Lozère. 

Ils protestent contre la non-application de la loi Egalim et les prix de certains produits agricoles "anormalement bas". Selon eux, ils ne prennent pas en compte les coûts de production des agriculteurs.

Opération de collage sur certains produits 

Dans les allées des supermarchés, ils ont comparé les prix de différents produits (viande bovine, lait, cuisse de poulet…). Sur certains jugés "trop bas", ils ont collé des stickers sur lesquels on peut lire, "ce produit ne permet pas à l'agriculteur de vivre de son métier".  

La loi Egalim ne se traduit pas dans les faits. Les agriculteurs sont le dernier maillon de la chaîne, la variable d’ajustement dans les prix. Ce n’est pas normal.

Alain Pouget, président de la Coordination rurale de la Lozère.

Un meilleur encadrement du marché 

Promulguée le 1er novembre 2018, la loi Egalim avait pour objectif d'améliorer le revenu des agriculteurs et redonner de la valeur ajoutée dans les exploitations via notamment l’inversion de la construction du prix. Or, selon eux, cette dernière n'a jamais été réellement appliquée. 

"Les agriculteurs disparaissent sous les coups d’une politique économique agricole soumise à la main invisible et stupide du marché. Cette politique doit d’urgence être domestiquée au service de l’humanité car, faut-il le rappeler, l’agriculture doit impérativement nourrir une population toujours croissante", précise Alain Pouget. 

Il ajoute, "l’alimentation est un bien essentiel, il doit sortir du cadre de l’OMC. Il faut des règles pour ne mettre sur le marché que ce qui sera vendu avec une garantie de prix".

"Stop aux fermes qui ferment"

Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux producteurs voient leurs finances se dégrader. Fermeture des restaurants, annulation du salon de l'agriculture : pour certains, les pertes sont évaluées à plus de 30% de leur chiffre d'affaires annuel. 

Pour dénoncer leur précarité, la Coordination rurale organise le 4 mars prochain, une grande action à Paris. Leur credo : "Stop aux fermes qui ferment".

 

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