C'est le vin doré de l'autre appellation du Madiran : les grappes gorgées de sucre du Pacherenc du Vic-Bilh sont en cours de vendange dans les vignes d'Alain Brumont. Un nectar moelleux qui s'apprécie tout particulièrement au moment des fêtes de Noël.
Au pied des Pyrénées, des ceps de vignes portent des grappes dont l'état ferait dire aux néophytes que les grains sont à laisser aux oiseaux. Pour les vignerons, dans les appellations Jurançon, Pacherenc mais aussi Madiran, ces raisins sont précieux.
Ce sont les derniers fruits à se bonifier au soleil de l'automne. Soumis aux intempéries et aux premières gelées, ils se concentrent en sucres et en arômes. Et justement, les vignerons les élèvent et les préservent des oiseaux pour les récolter.
Ainsi, un cépage, le Petit Manseng, typique des Pyrénées, va donner un vin doré et moelleux.
Un vin de fête
Les grains noirs ou abîmés sont directement enlevés pour garder des raisins certes flétris mais riches en saveurs. Ces vendanges précieuses donnent des vins qui s'accordent sur les tables des réveillons avec les mets les plus raffinés : foie gras bien sûr, mais aussi homard, truffe et même caviar.
Une véritable aubaine pour les vignerons du sud ouest, en premier lieu Alain Brumont, un des pionniers des vendanges tardives. "Ce qui est très intéressant c'est que toute cette région où il y a du Petit Manseng : Jurançon et Pacherenc, l'économie était déficitaire. On est passé à une marge de 2 ou 3 millions d'euros, ce qui est très intéressant sur le plan économique."
Un vin qui demande du temps
La récolte réalisée, les vins moelleux vont vieillir dans des barriques en chêne aux côtés des rouges plus classiques, typiques de l'appellation Madiran.
Laissé longtemps sur la vigne, le Pacherenc du Vic-Bilh va prendre également son temps en cave pour s'harmoniser et donner un breuvage élégant, lisse et long en bouche. L'élevage en fût demande minimum deux ans sans intervention."
Certaines cuvées supportent même 3 ans de vieillissement et au-delà. Alain Brumont conserve même quelques bouteilles de ses premières vendanges tardives réalisées il y a 30 ans.
Le reportage en Madiran de Régis Cothias et Emmanuel Fillon