Vendredi 17 mai 2019, après cinq jours d'audience, la cour d'assises du Tarn-et-Garonne a condamné Edith Scaravetti, poursuivie pour le meurtre de son conjoint, à dix ans de prison et cinq ans de suivi socio-judiciaire .
Edith Scaravetti n'a pas souhaité s'exprimer, comme c'est son droit, avant la clôture des débats.
Après trois heures de délibérations, la cour d'assises du Tarn-et-Garonne l'a condamnée, en appel, à dix années de réclusion.
Edith Scaravetti était poursuivie pour homicide volontaire sur la personne de son conjoint (circonstance aggravante) Laurent Baca, le 6 août 2014, à Toulouse. Elle a toujours plaidé l'accident. Selon ses déclarations, une énième dispute entre elle et son compagnon avait viré aux coups et aux insultes. Laurent Baca se serait alors emparé d'une carabine, en aurait placé le canon sur sa propre tempe, la défiant de tirer. En voulant lui enlever l'arme, le coup serait parti. Accidentellement donc.
Mais l'affaire est plus compliquée que cela. Car après la mort sur le coup de son compagnon et père de ses trois enfants, Edith Scaravetti a caché le corps. D'abord, dans le jardin de la maison familiale. Puis, quelques jours plus tard, l'aurait déterré et hissé dans le grenier, coulant son corps dans un coffrage de béton.
A ses proches, elle sort toute une série de mensonges. Elle prévient la police 5 jours après la disparition et son comportement - détaché - attire l'attention des enquêteurs.
Le 20 novembre 2014, une perquisition est organisée au domicile. Une odeur pestilentielle les cueille. Peu après, Edith Scaravetti craque et avoue : " Je suis un monstre. C'est moi qui l'ai tué". Les policiers découvrent l'impensable dans les combles...
Rapidement, il apparaît qu'Edith Scaravetti vivait l'enfer au sein de son couple, lequel était d'ailleurs au bord de la rupture. Ses déclarations, des témoignages font état de violences verbales, de violences physiques, de traces de coups, de l'intimidation, des menaces, d'une certaine "emprise"...
A tel point que malgré les incohérences du récit d'Edith Scaravetti, la cour d'assises de Haute-Garonne l'avait condamnée à trois ans de prison pour homicide par imprudence. Une durée de peine correspondant à ce qu'elle avait déjà passé en détention provisoire. Edith Scaravetti était donc sortie libre du palais de justice, en mars 2018.
Cette fois, la cour n'a pas retenu l'homicide involontaire, par imprudence. Edith Scaravetti est reconnue coupable d'homicide volontaire, sur son conjoint, ce qui constitue une circonstance aggravante. Elle devra en outre se soumettre à un suivi socio-judiciaire de cinq années.
Edith Scaravetti, qui vivait avec ses trois enfants depuis la fin de son procès en première instance et sa sortie de détention préventive en 2018, dormira en prison ce soir.
Les enfants vont être placés en famille d'accueil, en attendant une décision de justice qui déterminera qui, de la famille Baca ou de la famille Scaravetti les accueillera à terme.
La famille Baca a exprimé son soulagement à l'énoncé du verdict. Maître Georges Catala, un des deux avocats d'Edith Scaravetti, a quant à lui indiqué son intention d'interpeller le président de la République pour demander un recours en grâce. Edith Scaravetti a en outre cinq jours pour signifier son pourvoi en cassation.