Deux associations de défense des animaux, l'OABA et l'Alliance anti-corrida, dénoncent l'abattage sans insensibilisation dans le cadre de pratiques religieuses. Une vaste campagne d'affichage a été lancée le 22 février dans plusieurs villes de France, dont Nîmes et Montpellier.
Dans l’œil révulsé, le passant semble lire la terreur. Ce cliché d’une vache dans les instants qui précèdent l’abattage s’affiche désormais en grand format dans dix villes de France, dont Montpellier et Nîmes. La campagne, signée par l’Alliance anti-corrida et l’Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir, a été lancée le 22 février dernier. Elle vise les abattages au cours desquels les animaux ne sont pas insensibilisés avant d’être égorgés.
La campagne de l’alliance anti-corrida et de l’OABA veut dire stop à l’abattage sans étourdissement . Aujourd’hui, on peut saigner des animaux à vif et même l’INRAE [l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement, NDLR] va reconnaître que l’agonie va durer 14 minutes. Est-ce que les gens savent vraiment que lorsqu’on égorge un animal, il souffre pendant 14 minutes ?
Les rites halal et cacher disposent d’une "dérogation aux pratiques classiques de l’abattage, qui imposent un étourdissement préalable des animaux avant leur saignée", confirme le ministère de l’Agriculture, qui précise que celle-ci est accordée "afin de garantir le libre exercice des pratiques religieuses". Des dispositions contestées par les deux associations : "Il existe des méthodes d’étourdissement dites "réversibles", compatibles avec les rites religieux qui rendent l'animal momentanément insensible à la douleur", fait valoir l’Alliance anti-corrida.
Elles demandent donc "l’obligation de l'étourdissement" - une exigence étayée par un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne qui, en décembre, stipulait que ce procédé pouvait être imposé par les Etats membres "afin de promouvoir le bien-être animal". La cause s’affiche sur les murs jusqu'à mardi puis pendant deux mois sur les réseaux sociaux. Un calendrier choisi : fin janvier, l’Assemblée nationale adoptait une proposition de loi contre la maltraitance animale. Elle doit à présent passer au Sénat en première lecture.