Procès en appel des braqueurs de bureaux de postes à Toulouse : la personnalité des accusés

Le procès en appel de Fabien Djetcha et Redouane Ikil, poursuivis pour séquestration et extorsion de fonds en bande organisée avec armes à Toulouse en 2012 et 2013, s'est ouvert ce 28 juin 2019, devant la cour d'assises du Tarn. La personnalité des deux accusés a été évoquée en ce début d'audience.

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Deux accusés dans le box. Deux personnalités et deux attitudes très différentes...

Fabien Djetcha et Redouane Ikil sont tous deux nés en 1972 mais à l'exception de ce détail, les deux hommes ont peu de points communs. 

Le premier est peu bavard. L'enquêteur de personnalité appelé à la barre - le premier témoin de ce procès - ne l'a pas rencontré en prison : deux rendez-vous manqués.
Il décrit une enfance sans heurts, une scolarité normale.
Après son baccalauréat, Fabien Djetcha entre à l'université Paul-Sabatier de Toulouse. Il y obtient un diplôme d'ingénieur en statistiques. Un métier qu'il va exercer ponctuellement, au gré de quelques missions.

Mais le jeune homme n'est pas très investi professionnellement. Il est désoeuvré et a un mode vie asocial. Quelques condamnations à son actif pour usage de stupéfiants et vols.

Le rapport d'expertise psychologique évoque une position très défensive. Fabien Djetcha aurait éludé toutes les questions. Son intelligence est normale mais pas celle qu'on aurait pu attendre, au vu de son diplôme, écrit la psychologue dans son rapport. Invité à s'exprimer là-dessus, Fabien Djetcha hausse les épaules : "Pire rapport, elle pouvait pas". 

Le positionnement de son co-accusé est à l'opposé. Redouane Ikil, l'ancien directeur d'agence postale, acquitté en première instance en 2017, a beaucoup de choses à dire et il s'exprime d'une voix claire et posée.

Son enfance est moins linéaire que celle de Fabien Djetcha. Né à Oran en Algérie, il arrive en France à l'âge de 7 ans quand il rejoint, avec sa mère, son frère et sa soeur, son père venu travailler à Pau.
En raison de l'alcoolisme et de la violence du père, les parents se séparent rapidement. Redouane Ikil, comme ses frère et soeur, évoque une "délivrance" et une enfance heureuse grâce à une mère aimante.

Parallèlement à la boxe qu'il pratique assidûment et avec succès, il obtient son bac puis un BTS action commerciale.
Il rentre en 1996 à la Poste comme conseiller financier et grimpe rapidement les échelons. Jusqu'à ce poste de directeur de l'agence de Bellefontaine, à Toulouse, en 2008.

Ses proches le décrivent comme un modèle, quelqu'un de fort, de fiable, une image que les parties civiles ont déjà commencé à écorner, lors de cette première journée d'audience.Avant les faits qui lui sont reprochés, Redouane Ikil avait eu des ennuis judiciaires (notamment pour avoir fourni de la cocaïne à son frère incarcéré). Il était gérant de boîtes de nuit, tout en travaillant à la Poste. 
Défense et parties civiles débattent sur le CV de Redouane Ikil, idéal pour les uns, maquillé selon les autres.

Invité à s'exprimer en début d'audience, Fabien Djetcha a nié sa participation au premier braquage et reconnu avoir fait le guetteur pour le second.
Redouane Ikil, lui, a déclaré haut et fort : "Je conteste formellement tous les faits qui me sont reprochés et je me battrai jusqu'au bout pour prouver mon innocence". 


* Fabien Djetcha et Redouane Ikil sont accusés d'avoir en 2012 et 2013 séquestré, enlevé deux employées d'agences postales de Toulouse et de les avoir contraintes à ouvrir les coffres desdites agences, sous la menace d'armes. 
Le premier a partiellement reconnu les faits, le second nie farouchement toute implication.
En 2017, la cour d'assises de Haute-Garonne a condamné Fabien Djetcha a 15 ans de réclusion criminelle. Redouane Ikil lui a été acquitté.
Depuis vendredi 28 juin 2019, ils sont jugés en appel par la cour d'assises du Tarn. 

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