Les débats sont terminés au procès qui se tient depuis 4 semaines devant la Cour d'assises spéciale de Paris. Place maintenant aux plaidoiries des parties civiles, au réquisitoire de l'avocate générale, à la plaidoirie de la défense avant le verdict attendu jeudi 2 novembre.
Finis les interrogatoires des accusés, les témoins, les batailles entre les parties civiles et l'accusation d'une part et la défense d'autre part, finis les débats contradictoires sur telle ou telle pièce du dossier. Le procès des complices présumés de Mohamed Merah est entré ce jeudi 26 octobre dans sa dernière phase, celle où la parole est partagée.
Dès ce jeudi matin, la place était aux plaidoiries des parties civiles qui ont débuté avec celle de Maître Simon Cohen représentant notamment de l'école juive Orh Torah (ex-Ozar Hatorah) et de la communauté juive de Toulouse.
De très nombreuses parties civiles sont représentées au procès et les avocats vont se succéder jeudi, vendredi et sans doute lundi matin. Tous vont, à leur manière et avec des mots et des démonstrations juridiques différentes, démontrer l'implication des deux accusés, Abdelkader Merah et Fettah Malki, dans les attentats perpétrés par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban les 11, 15 et 19 mars 2012.
Lundi après-midi, la parole sera à l'avocate générale Naïma Rudloff. Tout au long du procès, elle s'est montrée combattive, face à une défense très organisée, et n'a pas manqué de réparties face au ténor du barreau Maître Dupond-Moretti. C'est elle qui défend le dossier de l'accusation et qui va requérir des peines contre les deux accusés. Abdelkader Merah risque la réclusion criminelle à perpétuité, Fettah Malki 20 ans de prison.
Comme elle l'a fait tout au long du procès, la défense d'Abdelkader Merah, qui aura la parole mardi, tentera de démontrer qu'il n'y a aucune preuve dans ce dossier et que son client a même fait avancer la justice en livrant des éléments aux enquêteurs notamment le vol du scooter. Mais il faudra aussi faire oublier aux magistrats professionnels qui siègent à la Cour d'assises spécialement composée (comme dans toute affaire de terrorisme) les contradictions, les "provocations" du frère de Mohamed Merah au cours des 5 années d'instruction. Et sa technique de "l'esquive" au procès lorsque des questions gênantes lui étaient posées.
Du côté de l'autre accusé, Fettah Malki, dont on a eu parfois l'impression qu'il assistait à un procès qui n'était pas le sien, ses défenseurs Maître Edouard Martial et Maître Christian Etelin, vont s'acharner à démontrer que s'il a bien donné une arme et un gilet pare-balles à Mohamed Merah, il en ignorait la destination et qu'il a également toujours été éloigné des choses religieuses, qui plus est du salafisme et du jihad.
Mercredi 1er novembre étant férié, il est prévu que les accusés disent leur dernier mot à la Cour jeudi matin. Les magistrats professionnels se retireront ensuite pour délibérer. Ils devront répondre à plus d'une soixantaine de questions sur la responsabilité des accusés en matière d'association de malfaiteurs en vue d'une entreprise terroriste criminelle et de complicité d'assassinats en lien avec une entreprise terroriste.
Le verdict est attendu jeudi 2 novembre dans la journée ou tard dans la soirée.