Le procès en appel de Nadine Oliveira, la conductrice du car de Millas, s'ouvre ce lundi 7 octobre et il se poursuivra jusqu'au 24 à Aix-en-Provence. Six collégiens de 11 à 13 ans sont morts dans un car scolaire percuté par un train sur un passage à niveau dans les Pyrénées-Orientales le 14 décembre 2017.
Cinq ans de prison dont quatre avec sursis. C'est la peine infligée en première instance, à Marseille, à Nadine Oliveira. La conductrice du car de Millas a été reconnue coupable de blessures et homicides involontaires "dans leur intégralité", le 18 novembre 2022.
La quinquagénaire était au volant du car scolaire percuté par un TER sur un passage à niveau à Millas dans les Pyrénées-Orientales, le 14 décembre 2017. Six enfants avaient été tués, 17 autres grièvement blessés.
Appel immédiat
Une peine qu'elle aurait dû purger à domicile sous bracelet électronique. Une sanction qui avait été assortie de l'annulation des permis de conduire pendant 5 ans et de l'interdiction d'exercer toute fonction dans le domaine des transports "pour avoir fait preuve de désinvolture". Une peine en tous points conforme aux réquisitions du parquet. Ses avocats, qui avaient plaidé la relaxe, avaient immédiatement fait appel.
Un nouveau procès doit s'ouvrir, ce lundi 7 octobre, devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Il se poursuivra jusqu'au 24. Il sera retransmis en direct au tribunal judiciaire de Perpignan.
La question des barrières
Le car qu'elle conduisait a été percuté par un train sur un passage à niveau dans les Pyrnénées-Orientales, tuant 6 collégiens et en blessant grièvement 17 autres. Malgré les témoignages et les expertises avançant le contraire, Nadine Oliveira a toujours maintenu que les barrières du passage à niveau étaient relevées au moment du franchissement de la voie et avant l'impact mortel.
Imprudences et infractions au code de la route
Présentée dans un premier temps comme sérieuse et affable, la prévenue, qui n'avait obtenu son permis poids lourd que 14 mois avant l'accident, avait multiplié les imprudences et les infractions au code de la route. La quinquagénaire, qui avait rendez-vous le soir même avec un collègue de travail, avait reçu un SMS ayant pu altérer sa vigilance, juste avant l'impact mortel.
Quatre jours après le début de son procès en première instance, la conductrice du car avait craqué et elle avait été hospitalisée. Au grand dam des parties civiles, le procès s'était poursuivi sans elle.
Nadine Oliveira apte à être jugée
Une semaine jour pour jour avant son procès en appel Nadine Oliveira a été examinée par des médecins qui ont estimé qu'elle était apte à comparaître. "Elle est combative, même si elle sort d'un long tunnel psychiatrique et cet accident, qui sept ans après, continue de la hanter", confie son avocat Me Jean Codognès, joint par France 3 Occitanie. "Elle sera présente, elle le souhaite et toujours sur la même ligne de défense : la barrière était levée lors du franchissement de la voie".
Elle va devoir convaincre les juges. Elle a trois semaines pour cela.