5 ans d'emprisonnement dont quatre avec sursis avaient été requis contre la conductrice Nadine Oliveira jugée à Marseille pour blessures et homicides involontaires. 6 enfants de 11 à 13 ans avaient été tués après la collision entre un Ter et un car scolaire le 14 décembre 2017 dans les Pyrénées-Orientales.

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Ce vendredi 18 novembre, les juges du tribunal correctionnel de Marseille rendront leur délibéré pour l'accident de car de Millas. Cinq ans d'emprisonnement dont quatre avec sursis probatoire avaient été requis contre la conductrice, Nadine Oliveira. La quinquagénaire était au volant du car scolaire percuté  par un TER sur un passage à niveau à Millas dans les Pyrénées-Orientales, le 14 décembre 2017.

Six morts

Six enfants âgés de 11 à 13 ans avaient perdu la vie, 17 autres avaient été grièvement blessés.

Invoquant une "faute simple", résultat de l'inattention et l'imprudence de la conductrice, le procureur Michel Sastre avait écarté toute "fatalité" dans cette "tragédie" jugée par le tribunal judiciaire de Marseille, seule ville avec Paris à accueillir un pôle spécialisé dans les accidents collectifs.

L'horreur


La défense de Nadine Oliveira, 53 ans, poursuivie pour homicides et blessures involontaires, avait plaidé la relaxe.
Pendant trois semaines, les témoignages des adolescents rescapés et de leurs familles avaient évoqué des "vies brisées", qui avaient basculé en un instant dans l'horreur.

J'avais 13 ans et je suis devenue adulte en deux minutes. En deux minutes, j'ai perdu mon enfance, mon adolescence, mes amis.

Alicia, 17 ans

Victime, amputée suite à l'accident

Beaucoup, à l'instar d'Elona, 18 ans, avaient aussi fait part de leur "énorme sentiment d'impuissance et de culpabilité" d'être encore vivants.
Une culpabilité dont l'expression "n'est pas nécessairement venue de là où on l'attendait", avait regretté le procureur "Mme Oliveira "n'a pas exprimé (ce sentiment) de manière explicite, visible", "ni même de doutes".

Absente à son procès

Hospitalisée à plusieurs reprises après l'accident, en psychiatrie, la prévenue avait ensuite été placée sous contrôle judiciaire, sans aller en détention. A nouveau hospitalisée en psychiatrie, après s'être effondrée à la barre le 22 septembre, au quatrième jour de son procès, elle n'était plus réapparue depuis.
Elle était donc encore absente lors du réquisitoire du ministère public qui a assorti sa proposition de sursis d'une obligations de soins et d'indemnisation des victimes. Michel  Sastre avait aussi demandé l'annulation de ses permis de conduire (de tourisme et de transport de passagers) ainsi que son interdiction de repasser ces derniers pendant cinq ans.

Accident de "routine"


Constatant le "manque d'empathie" de Mme Oliveira, le procureur avait relevé ajouté "n'avoir pas vu dans l'attitude de Mme Oliveira un déni absolu de ce qui a été commis".
Nadine Oliveira, qui n'avait jamais connu ce passage à niveau fermé, après l'avoir emprunté presque 400 fois avec son car depuis septembre 2017, a toujours soutenu que les barrières étaient ouvertes le jour du drame.
 

Ce franchissement du passage à niveau fermé est le résultat de la routine. 

Michel Sastre

Procureur de la République


"Elle ne s'est jamais remise en question", avait regretté Fabien Bourgeonnier, le père de Loïc, l'un des enfants décédés.

Relaxe plaidée

Pour la défense de Nadine Oliveira, Me Jean Codognès avait reconnu "un dossier compliqué" pour la présidente, Céline Ballerini, et ses deux assesseures : "compliqué parce que vous avez à juger, jauger des souffrances incommensurables, (...) et qu'on ne peut concevoir notre justice sans réponse judiciaire. Mais je voudrais vous convaincre qu'il peut y avoir une réponse judiciaire dans la relaxe de Nadine Oliveira", avait-il lancé, provoquant une rumeur d'indignation dans la salle.

Le délibéré sera rendu ce vendredi 18 décembre à 14 heures.

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