Collision de Millas : près de 50 000 signatures pour la pétition en soutien à la conductrice du bus

Mise en examen pour homicides et blessures involontaires, la conductrice du car impliqué dans l'accident avec un TER à Millas, dans les Pyrénées-Orientales, est soutenue par des milliers de personne. L'enquête doit toujours déterminer si les barrières du passage à niveau étaient ouvertes ou fermées.

Lancée le 21 décembre, une pétition en ligne pour soutenir la conductrice du bus entré en collision avec un TER le 14 décembre dernier à Millas approche des 50 000 signatures le jeudi 28 décembre.

La conductrice "est accusée à tort par l’Etat français !" affirme le texte de la pétition. "Plusieurs témoignages d’habitants de Millas et ses alentours ont affirmé que les barrières dysfonctionnaient par moments".

Les dysfonctionnements en question sont également pointés du doigt dans les commentaires des internautes, comme celui-ci : "les dysfonctionnements de la SNCF sont courants et récurrents. Pourquoi porter la faute à la conductrice ?". "Je ne crois pas en sa culpabilité", écrit un autre. Parmi les signataires, quelques conducteurs et conductrices de bus, comme celle-ci qui écrit : "Je maintiens que les passages à niveau ne sont pas toujours sécurisés".

Une page Facebook  a également été créée en soutien à la conductrice.

Barrières levées ou baissées ?


La conductrice, une quadragénaire mère de famille, a été mise en examen pour homicides et blessures involontaires. Laissée en liberté, elle a été "placée sous contrôle judiciaire" avec interdiction de conduire.

Blessée elle-même lors de l’accident, et "effondrée et dans une grande détresse" selon son avocat, affirme que les barrières du passage à niveau étaient levées lorsqu’elle s’est engagée sur les voies. D’autres témoignages vont dans ce sens, notamment celui de la grand-mère de l’une des victimes, qui assure que la barrière ne s’est pas refermée.

Mais la SNCF, de son côté, maintient que les barrières étaient bel et bien baissées. C’est dans ce sens que vont d’ailleurs les témoignages du conducteur du TER, des chauffeurs des véhicules qui se trouvaient de l'autre côté de la voie, ainsi que les premières "constatations matérielles", selon les déclarations du procureur de Marseille Xavier Tarabeux. 



"Pas de lien de causalité" entre les médicaments pris par la conductrice pour dormir et l'accident


Mardi 26 décembre, ce dernier a indiqué à l’AFP qu’il n’y avait pas, à ce stade de l’enquête, "de lien de causalité entre les médicaments pris par la conductrice du car pour dormir" et la collision de son véhicule avec un TER. Samedi dernier, l'avocate de deux des six familles endeuillées par l'accident, Me Jehanne Collard, avait évoqué "au conditionnel", le fait que la conductrice ait pu être "sous l'emprise d'antidépresseurs, d'anxiolytiques".


"Indécence insupportable"


Contactée par France 3 Occitanie, Me Jehanne Collard juge "d’une indécence insupportable" cette pétition. 

Il faudrait rappeler ceux qui signent cette pétition à la décence. Ils la signent alors qu’ils n’ont accès à aucune information, qu’ils ne savent rien de ce drame. Je les appelle au respect des autres et au respect des familles.


L'avocate précise que ses clients "ne désignent aucun coupable" : "ils attendent que l’instruction suive son cours et que les vérités soient dites".

L'avocate de deux des familles de victimes appelle au respect de ces familles. ©France 3 Occitanie


Selon le dernier bilan, en plus des six personnes décédées, quatre enfants sont toujours hospitalisés en service de réanimation, ou en soins intensifs. Deux autres sont hospitalisés en service pédiatrie.


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