La situation des nappes phréatiques en France a continué de s'améliorer en mai sous l'effet des pluies. Mais il reste un point noir, le Roussillon. Dans les Pyrénées-Orientales et l'Aude, la sécheresse reste un problème très préoccupant, notamment dans le massif des Corbières et en plaine du Roussillon.
Au 1er juin, 70% des nappes de l'Hexagone présentent des niveaux au-dessus des normales, contre 65% un mois auparavant. Seuls 19% (contre 22%) restent à des niveaux inférieurs aux normales, note le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans un bulletin publié ce vendredi.
Seules les nappes des Pyrénées-Orientales et de Corse conservent des niveaux plus bas qu'en mai 2023.
Le Roussillon toujours en sécheresse extrême
Le gros point noir concerne toujours l'Aude et surtout les Pyrénées-Orientales, dans les secteurs du massif des Corbières et de la plaine du Roussillon, où les quelques précipitations tombées en avril puis mai n'ont pas permis de compenser les déficits.
Dans la plaine du Roussillon, on a une absence de recharge depuis deux ans. Même s'il a plu au tout début mai, ça a eu un impact très, très limité sur ce secteur. Ça a d'abord permis d'humidifier les sols et à la végétation d'avoir un petit peu d'eau mais l'impact est très restreint sur ces nappes.
Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM.
Sur l'ensemble de la France, "la fin de la période de recharge devrait se généraliser en juin sauf si de nouveaux cumuls pluviométriques sont enregistrés", note le BRGM, qui estime toutefois que la situation actuelle "laisse présager des niveaux au-dessus des normales sur les prochaines semaines".
Pour l'été, malgré des anticipations de températures plus élevées que les normales sur l'ensemble du territoire, le pays pourrait connaître "une période estivale moins difficile que l'an dernier" où deux tiers des départements étaient encore en alerte rouge sécheresse en octobre.
La vigilance sur les niveaux de prélèvements dans les nappes doit être permanente dans le Roussillon et l'Aude où la situation va rester très tendue tout l'été pour l'approvisionnement en eau à cause des besoins liés au tourisme et à l'agriculture.
Un printemps météo très pluvieux
Selon Météo-France, le printemps météorologique (mars-avril-mai) a été "le plus pluvieux depuis 2008", "avec une anomalie de +45%" de précipitations, et mai a été le mois de mai le plus pluvieux depuis 2013.
Le BRGM estime que le mois dernier est le quatrième mois de mai le plus humide pour les nappes depuis 30 ans (c'est-à-dire en niveau d'eau par rapport aux normales).
Les dernières pluies ont permis d'améliorer la situation de certaines nappes inertielles, dont le temps d'infiltration est plus long, notamment dans le couloir du Rhône. Sur les nappes plus réactives, la situation est "très satisfaisante", la plupart d'entre elles présentant des niveaux "modérément hauts à très hauts", sauf en Roussillon. La recharge s'est poursuivie en mai sur les secteurs arrosés, comme l'est du Languedoc.