Depuis deux ans, la sécheresse sévit dans les Pyrénées-Orientales. La deuxième circonscription est sans doute la plus touchée. Nous avons demandé aux différents candidats aux élections législatives leurs propositions
Avec moins de 600 millimètres de précipitations en deux ans, les Pyrénées-Orientales sont durement frappées par la sécheresse. Dans la deuxième circonscription, qui s'étend au nord du département, l'enjeu est de taille. Et il s'invite dans la campagne des élections législatives.
Le RN veut un ministère de l'eau
Pour la députée sortante de la circonscription, Anaïs Sabatini, référente eau pour le groupe parlementaire RN à l'Assemblée nationale, il faut créer un ministère de l'eau. "Actuellement, la problématique est perdue dans le portefeuille de Christophe Béchu [ministre de la Transition écologique]. L'eau, c'est la vie. Ça touche le tourisme, l'agriculture, l'entreprise... Donc je pense qu'il y a un énorme travail à fournir."
Pour le centre, il faut alléger les procédures
Marc Médina, le candidat divers centre et maire de Torreilles, insiste sur l'allègement des procédures administratives. "Déverrouiller les réglementations, simplifier les choses. On le voit dans les mairies, tout devient de plus en plus compliqué". Il promet aussi d'être "proactif, incisif, harceler les cabinets, pour que des projets comme les tuyaux de Caramany, la création de retenues collinaires, ou des projets du Rhône voient le jour".
Côté écologistes, la sobriété prime
Aux solutions technologiques coûteuses, le candidat écologiste David Berrué préfère la sobriété des consommations. S'il n'est pas forcément hostile aux retenues collinaires, il défend d'autres solutions.
"Retenir l'eau pour qu'elle s'écoule le moins vite possible jusqu'à la mer, ça veut dire qu'il faut arrêter d'artificialiser les sols, arrêter de faire des parkings, des rocades, mieux vaudrait faire des transports en commun avec des bus et des trains, détaille le candidat du Nouveau Front populaire. D'ailleurs, il y a des trains qui pourraient être remis en marche, mais en tout cas, il faut arrêter d'urbaniser".
Reconquête mise sur le dessalement de l'eau de mer
L'eau et l'environnement ne sont pas les thèmes de prédilection du mouvement Reconquête. Sa candidate, Brigitte Laurens, a toutefois quelques propositions à faire. D'une part, elle propose de dessaler l'eau de mer. "Nous pensons nous inspirer de ce qui a réussi à Barcelone : des usines de dessalement." Une méthode par ailleurs très décriée.
La retraitée, habitante de Canet-en-Roussillon, souhaite aussi pouvoir stocker l'eau dans des bassins. "Il faut créer des bassins de rétention, parce que nous pouvons avoir une période de pluie torrentielle, et rien n'est prévu pour recueillir ces eaux."
Deux autres candidats se présentent dans cette circonscription : Mercedès Garcia pour le Front catalan et Philippe Goiset au nom de Lutte Ouvrière.
Écrit avec Philippe Georget
