La maternité d'Elne dans les Pyrénées-Orientales et le site médiéval exceptionnel du Cheylar d'Aujac dans le Gard font partie des 13 monuments historiques d'Occitanie dont les travaux d'urgence seront financés par l'édition 2023 du Loto du Patrimoine. Le premier tirage a lieu ce lundi. Avant de jouer, découvrez les projets qui ont été retenus dans nos départements.
Son état de vétusté avait nécessité sa fermeture au public au printemps dernier et depuis, une souscription a été lancée pour financer sa restauration. Et voilà qu'aujourd'hui, le Loto du patrimoine vole au secours de la maternité d'Elne dans les Pyrénées-Orientales. Le site a été retenu pour l'édition 2023 dont le premier tirage a lieu ce soir. Également appelée château d'En Bardou, ce bâtiment art déco achevé en 1902 et classé monument historique a vu naître près de 600 bébés de réfugiés espagnols et de déportés juifs et tziganes entre 1939 et 1944.
Il fait partie des treize projets retenus cette année en Occitanie par la Mission patrimoine pour subir des travaux d'urgence en raison de leur état de péril avancé. Autre site remarquable qui attend cette manne avec impatience : le château médiéval du Cheylar d'Aujac (Gard), dans le parc national des Cévennes, au cœur d'une zone classée au patrimoine mondial de l'Unesco.
Des monuments à sauver de toute urgence
Le château d'Aujac est l'un des rares "castrum" millénaire à être encore habité aujourd'hui. Mais sa tour ronde est très dégradée et l'effondrement d'une partie du chemin de ronde a révélé la fragilité de l'ensemble de l'édifice. Il y a sept ans, la rédaction de France 3 Pays gardois nous racontait l'histoire du lieu.
C'est le cas aussi du lotissement d'origine médiévale de Marcillac-Vallon en Aveyron, qui menace ruine. Le Loto du Patrimoine pourrait lui apporter 143781 € pour financer un vaste plan de réhabilitation et d'ouverture au public. Restauration urgente aussi pour le pavillon du château d'Azas en Haute-Garonne, édifié en briques foraines de terre cuite provenant de l'ancienne briqueterie du village et dont l’architecture est typique de la région.
La liste complète des 13 monuments d'Occitanie
- Site pastoral des Goutets au Port (Ariège)
- Château de Bouisse (Aude)
- Lotissement médiéval de Marcillac-Vallon (Aveyron)
- Château du Cheylar d'Aujac (Gard)
- Domaine du château d'Azas (Haute-Garonne)
- Château de Flamarens (Gers)
- Château Guillaume de Nogaret de Marsillargues (Hérault)
- Moulin à eau d'Aulanac de Saint-Cirq-Lapopie (Lot)
- Château de Cambiaire de Saint-Etienne-Vallée-Française (Lozère)
- Église Saint-Pierre de Sarniguet (Hautes-Pyrénées)
- Ancienne maternité suisse d'Elne dite aussi château d'En Bardou (Pyrénées-Orientales)
- Bastide des Vassals de Saint-Grégoire (Tarn)
- Église Notre-Dame de Bouillac (Tarn-et-Garonne)
Dans la carte ci-dessous, cliquez sur les punaises bleues pour en savoir plus sur les lieux sélectionnés en Occitanie :
Le montant de la dotation collectée pour chaque site départemental sera connu en fin d'année. Elle s'ajoute à celle que recevront les 18 sites emblématiques déjà désignés au niveau national (pour l'Occitanie, en l'occurrence le pont-aqueduc romain d'Ansignan dans les Pyrénées-Orientales).
Les dates des tirages
En tout, ce sont 100 projets qui ont été retenus dans l'ensemble des départements français pour cette édition 2023. Pour les financer, du 4 au 16 septembre, 6 tirages permettront aux joueurs de tenter de gagner un jackpot de 2 millions d'euros. L'État reversera à la Fondation du patrimoine 54 centimes sur chaque grille de 2,20 €.
À la veille des Journées européennes du Patrimoine, un super-loto doté de 13 millions minimum sera mis en jeu. Là, ce sont 73 centimes par grille de 3 euros qui serviront à la Mission patrimoine.
Enfin, un jeu à gratter Illiko vendu 15 € et permettant de gagner jusqu'à 1,5 million d'euros est également disponible. Là, c'est 1,83 € par ticket qui reviendra à la restauration des monuments.
Une "très bonne nouvelle" pour le maire d'Elne
Du côté d'Elne, le maire (PCF) Nicolas Garcia ne cachait pas sa joie, car les travaux de restauration de la maternité sont chiffrés à 871000 € et "on était loin du compte" car le budget de cette commune de près de 9500 habitants est limité. La souscription qu'elle a lancée au début de l'été n'atteint pour l'instant que 30000 euros.
Au-delà de l'aide financière, l'élu se réjouit de la lumière que jette cette sélection sur ce lieu emblématique :
Ce n'est pas un patrimoine comme un autre. Si ça peut faire parler un peu plus de cette histoire, c'est bien. L'Humanité en a besoin à un moment où tant de migrants meurent en Méditerranée. Sans la maternité, les enfants seraient morts dans le ventre de leurs mères.
Nicolas Garcia, maire (PCF) d'Elne
Nicolas Garcia espère que les travaux permettront de rouvrir au public l'ancienne maternité suisse fondée par l’institutrice et infirmière Elisabeth Eidenbenz (1913 - 2011), décorée de la Légion d’honneur en 2007.
Visiter la maternité d'Elne nous apprend des choses sur le passé, mais aussi sur l'avenir, sur tous les gens qui sont forcés de partir de chez eux. À ce titre, le soutien du Loto du patrimoine est important.
Nicolas Garcia, maire (PCF) d'Elne
La dernière mère décédée en mai
En mai dernier, le quotidien L'Indépendant rapportait le décès de ma dernière mère encore en vie à avoir accouché à la maternité suisse d'Elne après avoir fui le régime franquiste. Remei Oliva avait 105 ans et vivait dans l'Aude.