En Languedoc comme en Roussillon, les préfets traquent les constructions illégales. Elles se sont multipliées depuis 20 ans et de plus en plus, les tribunaux ordonnent leur démolition. Mais les propriétaires font traîner les choses et parfois n'obtempèrent pas. D'où après les amendes, les destructions administratives.
En quelques minutes, la pelle mécanique a démoli et broyé la construction illégale. Six ans après le jugement du tribunal de Perpignan, le préfet des Pyrénées-Orientales a fait exécuter la loi.
Un chalet construit sans permis
Les services de l’État ont procédé, jeudi 5 septembre 2024, à la démolition d’office d’un chalet en bois servant d’habitation à Espira-de-l’Agly.
Il avait été édifié sans permis de construire et était situé en zone agricole. C'est ce que la loi appelle : la cabanisation. La construction ou l'installation d'un habitat permanent ou occasionnel, sans autorisation (de construire ou de stationner), sur un espace inconstructible naturel, agricole ou forestier. Ce qui est interdit.
Le propriétaire du terrain avait été condamné par le tribunal judiciaire de Perpignan, le 25 octobre 2018, à la remise en état des lieux par la démolition de la construction sauvage.
Devant son inaction, et le non-respect du jugement, le préfet a décidé de mener une démolition d’office.
De nouvelles démolitions dans les mois à venir
Cette nouvelle action coup de poing traduit la volonté des services de l’État dans les Pyrénées-Orientales de faire appliquer les décisions de justice relevant d’infractions à l’urbanisme.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la politique de lutte contre la cabanisation menée par les pouvoirs publics, comme c'est aussi le cas dans l'Hérault, depuis plusieurs années.
À LIRE : Lutte contre la cabanisation dans l'Hérault : démolition d’une construction illégale au Pouget.
"Une nouvelle opération de démolition d’une habitation illégale sera d'ailleurs réalisée avant la fin de l’année" annonce le préfet.
Depuis 2018, 19 démolitions d’office ont été exécutées et 144 régularisations, comme des remises en état de parcelle, à l’initiative du propriétaire ont été réalisées après condamnation. D’autres actions de démolition sont d’ores et déjà programmées pour 2025.