La 32ème édition du festival de photojournalisme" Visa pour l'Image" à Perpigan ouvre ses portes du 29 août au 13 septembre. Une édition boulversée par la crise du coronavirus. Avec un mot d'ordre : défendre le photojournalisme, pilier de l'information.
Une vingtaine d'expositions en entrée libre dans de prestigieux lieux de la cité catalane, comme le Couvent des Minimes ou l'Eglise des Dominicains, des rencontres virtuelles, des projections gratuites en boucle sur internet : la 32ème édition du festival de photojournalisme Visa pour l'Image aura bien lieu du 29 août au 13 septembre : " Nous avons maintenu le festival car ça nous parait très important de continuer à offrir d'autres regards sur le monde " explique son fondateur Jean-François Leroy.
Qui a entendu parler ces derniers mois du Sud-Soudan ou de la Tchétchénie ? Montrer ces réalités est essentiel.
L'environnement comme thématique
Parmi les 20 auteurs à découvrir, des photojournalistes de la planète entière comme Anush Babajanyan, qui avec l'exposition "Terres Troublées" dépeint le quotidien du Haut-Karabakh, région du sud du Caucase. Alfredo Bosco qui immortalise le Guerrero, État côtier du sud-ouest du Mexique, qui possède les plus grandes cultures de pavot du pays que les trafiquants de drogue se disputent dans une guerre de territoires sans merci.Ou bien encore Sarah Caron qui, avec "Les derniers des Mohana ", narre en images l’histoire d’une disparition annoncée: celle d’un peuple riche de 5 000 ans d’histoire, de traditions et de mémoire. Le paradis de ces pêcheurs est aujourd’hui menacé par les déchets industriels qui empoisonnent les eaux de ce lac gigantesque aux allures de mer intérieure.
" Nous avons voulu cette année prendre l'environnement comme fil conducteur des expositions, c'est un enjeu majeur qui interesse les photojournalistes du monde entier " explique Jean-François Leroy. " Et comme nous n'étions pas sûrs de faire cette édition, la sélection aurait pû être proposée l'an prochain, dans le pire des cas. "
Le photojournalisme menacé
Indépendants, free-lance, soumis aux commandes des journaux, les photojournalistes se battent âprement pour exercer leur profession, souvent à leur risques et périls." Cette édition est encore plus importante avec la crise mondiale du coronavirus. Le photojournalisme est de plus en plus menacé, personne n'a pu voyager, les situations de guerre ne sont pas couvertes . Les photographes sont en grande précarité, sans commande de journaux," témoigne Jean-François Leroy.
Un métier menacé également par le déferlement d'images sur les réseaux sociaux, même si Jean-François Leroy n'y croit pas :
" Les photojournalistes sont des journalistes, ils préparent leurs sujets, se documentent, se rendent sur place, observent, témoignent. Un citoyen lambda , avec un iphone, ne sait pas faire la même chose . "
Des conditions adaptées à la crise sanitaire
Pour des raisons liées à la crise sanitaire, du lundi 31 août au samedi 5 septembre, Visa pour l’Image vous invite chaque jour à une projection en ligne pour retracer les événements marquants de l’année. La projection du jour sera diffusée et accessible en boucle sur le site, de 10h le jour même jusqu’au lendemain à 14h, toute la semaine .Les projections du Campo Santo qui malheureusement ne pourront pas avoir lieu, toujours pour des raisons de sécurité sanitaire, seront diffusées chaque jour par voie numérique et relayées par chacun sur de nombreux réseaux sociaux à travers le monde.
Hormi les expositions, toutes les rencontres seront virtuelles. Le port du masque est obligatoire. Comme dans tout espace ouvert au public, les gestes barrières et la distance physique devront être respectés. L’accès aux expositions se fera après avoir passé ses mains sous un distributeur de gel hydro-alcoolique.