C'était dimanche matin, des tonnes de pêches et de nectarines étaient déversées devant la mairie d'Elne, dans les Pyrénées-Orientales. Une action anonyme d'agriculteurs du Roussillon probablement pour dénoncer les restrictions d'irrigation prises par le préfet à moins que l'opération ne vise directement le maire. Il va déposer plainte contre X.
En urgence, dimanche, les services municipaux de la commune d'Elne sont venus nettoyer la route qui passe devant le parvis de l'hôtel de ville. Il a fallu ramasser des tonnes de fruits.
Dans un tweet ironique, le maire d'Elne un peu agacé, explique à l'auteur du déversement intempestif que quand on dénonce les restrictions d'irrigation et d'arrosage, on ne fait pas une action qui va demander des mètres cube d'eau pour nettoyer les dégâts. De plus, il note l'incongruité de l'opération et le gaspillage alimentaire.
"Les auteurs se sont trompés de cible"
Pourquoi le maire d'Elne est donc pris à parti ? Nicolas Garcia est aussi premier vice-président du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales et surtout président du syndicat mixte des nappes de la plaine du Roussillon.
A ce titre, il participe aux commissions de vigilance des ressources en eau qui travaillent avec le préfet et prend part aux votes pour les restrictions de l'usage de l'eau.
Le dernier comité s'est réuni fin juillet et a placé le secteur en niveau d'alerte renforcée, donc avec des restrictions d'eau pour l'irrigation et l'arrosage agricole. Ce qui n'a pas plu aux agriculteurs.
Nicolas Garcia, dans un autre tweet, explique que ses propos ont été volontairement mal interprétés.
Il a déclaré à nos confrères de l'Indépendant, que "le préfet avait entendu le monde agricole" en déclarant la Plaine du Roussillon en niveau 3 d'alerte, avec des restrictions d'irrigation et d'arrosage et non en niveau 4, niveau de crise, ce qui aurait été synonyme d'interdiction totale d'arrosage.
5 secteurs sont désormais concernés en Roussillon. Comme cela est le cas dans 60 autres départements de France.
Pour le maire d'Elne, la décision du préfet a donc permis d'éviter le pire, pour l'instant, aux arboriculteurs et aux maraîchers des Pyrénées-Orientales. Il demande à tous de "prendre ses responsabilités en matière d'usage de l'eau" et d'arrêter avec "les attitudes égoïstes".
Pas certains que ses propos apaisent les tensions !