Dans les Pyrénées-Orientales, la sécheresse a fait le bonheur d'un insecte ravageur : l’hylésine. Il s'attaque aux arbres affaiblis. Au Barcarès, près de 2 000 pins, soit 15% de la pinède vont être abattus à cause de ce parasite tueur.
Il a suffi de quelques secondes pour couper et faire tomber à terre un arbre malade.
A la pinède du mas de l’Ille, la métropole de Perpignan procède à la coupe de près de 2 000 pins touchés par l’hylésine.
De 3 à 4 mm de long au stade adulte, ce parasite ravageur, un scolyte, petit insecte xylophage de couleur noire, s’attaque à des pins blessés ou affaiblis par la sécheresse, en s’insérant dans leur tronc via l'écorce. Plus d'un arbre sur six est touché.
Chaque trou blanc, c'est une larve d'insecte dans l'arbre. Le parasite va ensuite creuser des galeries dans le tronc et cela va couper la circulation de la sève. L'arbre sèche rapidement et il meurt.
Jean-Philippe Hamelin, technicien forestier
Le remède, un apport en eau... en cas de sécheresse
Pour renforcer la résistance des arbres à l’hylésine, il faudrait augmenter leur arrosage ce qui est techniquement difficile et écologiquement aberrant dans une zone où le manque d'eau pour l'agriculture est un problème.
Mais réduire le nombre de pins dans la pinède permet indirectement d’augmenter les ressources en eau et la capacité de régénération des arbres les plus robustes. Ces coupes vont donc aider les pins sains à survivre.
Surtout, les autorités espèrent ainsi pouvoir endiguer la prolifération de cet insecte, capable de pondre jusqu’à 160 œufs par femelle.
"En enlevant les arbres malades, on enlève aussi les insectes. Si on ne fait pas ça, l'hylésine va infester toute la pinède, même les parties où il n'yen a pas encore", explique le technicien forestier.
Les écureuils et les promeneurs sont aussi responsables
L'expert forestier met également en avant un rééquilibrage de l’écosystème de cette forêt de 33 hectares, perturbé aujourd’hui par la présence massive d’écureuils.
Les écureuils dans la pinède, c'est très beau. Mais le problème, c'est qu'ils sont trop nourris par les promeneurs donc ils prolifèrent. Et cela gène la nidification des oiseaux, dont on a besoin, car ce sont les premiers prédateurs des insectes comme les hylésines.
Jean-Philippe Hamelin, technicien forestier
En parallèle, des travaux prévus jusqu’à fin février, une étude paysagère est en cours, pour réaménager la pinède avec des essences plus adaptées au milieu sec et maritime.
Le bois coupé sera lui valorisé en bois de chauffage.
Ecrit avec Meerajh Vinayagamoorthy.