Dans les Pyrénées-Orientales, à l'heure de la sécheresse, la police de l'eau fait la chasse aux particuliers qui continuent à remplir leurs piscines ou à arroser alors que c'est désormais interdit. Dans le même temps, les dénonciations entre voisins seraient en augmentation.
Le 22 février 2023, le département des Pyrénées-Orientales a été placé au niveau d'alerte renforcée pour la sécheresse. Du jamais vu depuis 1925 à Perpignan. A défaut de pluie, les restrictions tombent en cascade. Les 15 agents de la police de l'eau sont plus que jamais à pied d'œuvre.
Ils passent à l'action dans une zone pavillonnaire de Canohès : "On fait des patrouilles trois ou quatre par semaine. On va aussi programmer des sorties le soir et la nuit."
La traque au tuyau
Les agents patrouillent à la recherche d'usage excessif de l'eau dans les quartiers. La traque continue le long du canal. Branchements pirate, prélèvements illicites. Les infractions qui relevaient d'une certaine tradition, sautent désormais aux yeux.
Nous avons là une prise d'eau dans le canal, à l'aide d'un tuyau et certainement d'une pompe, la personne irrigue son jardin, ses espaces verts, voire alimente sa piscine. A l'heure actuelle, ça fait partie des interdictions liées à l'arrêté sécheresse.
Gilles Boumaza, agent de l'Office français de la biodiversité
Alors pour lutter contre ces mauvais gestes et préserver la ressource, 226 communes des Pyrénées-Orientales ont signé une charte pour s'engager dans un plan d'économie de l'eau ce 13 avril dernier.
Les voisins dénoncent
Du côté de la préfecture, on constate une augmentation des dénonciations de la part du voisinage. Vincent Darmuzey, chef du service eau et risques de la Direction départementale des territoires et de la mer, confirme : "On a des appels pour nous dire que le voisin arrose, remplit sa piscine, c'est plus facile de faire venir la police de l'environnement plutôt que de dire à son voisin qu'il faut économiser l'eau."
Si un particulier est pris en flagrant délit, il est passible d'une contravention de 1 500 euros. Dans les bureaux de l'OFB, on préfère encore miser plus sur la prévention que sur la répression.
La majorité des infractions qui sont commises par les particuliers sont faites par ignorance des règles : le remplissage des piscines, le nettoyage de voitures, l'arrosage des pelouses. Tout ça c'est interdit, c'est du confort.
Sébastien Grava, chef de service OFB
Le confort, certains ont déjà fait une croix dessus. Il faut dire que la mer située à deux pas est une bonne alternative aux piscines à l'approche des beaux jours. Une option qui, elle, ne nécessite aucun remplissage.
Ecrit avec Sandra Canal