Témoignage. "Le gouvernement nous donne des miettes" : la colère des infirmières libérales face à la difficulté de leur quotidien

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Mélina Dufraigne visite entre 50 et 60 patients chaque jour pour tenter de vivre de son travail, pénible au quotidien.
Les infirmières libérales réclament une revalorisation de leurs actes médicaux et une prise en compte de la pénibilité de leur travail. ©France télévisions
Publié le Mis à jour le Écrit par Angélique Le Bouter

Des infirmières libérales ont manifesté mardi 19 mars 2024 dans toute la France. Elles réclament une revalorisation de leurs actes médicaux et une prise en compte de la pénibilité de leur travail. Dans les Pyrénées-Orientales, l'une d'entre elle a accepté de partager son quotidien difficile avec une équipe de France 3.

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Pour Mélina Dufraigne, infirmière libéral à Rivesaltes, les journées commencent toujours au petit matin. Le plus souvent par des prises de sang. Une quinzaine de minutes minimum chez le patient pour un acte médical mal rémunéré.

Travailler vite pour gagner peu

"Une prise de sang est chiffrée à 8,83 euros, explique l'infirmière à Philippe Georget et Marleen Beisheim de France 3 Pays catalan. Sachant que j’ai quand même deux déplacements qui sont compris dedans, pour aller jusqu’au patients et pour aller au laboratoire. J’apporte aussi le matériel dont l’aiguille avec laquelle je pique qui me coûte quand même 1,60 euro. Je viens avec tout mon matériel : aiguille, compresses, alcool…"

Une infirmière libérale comme elle effectue entre 50 et 60 visites dans la journée, "on va de patients en patient". Et c'est autant de déplacements à faire, en voiture le plus souvent. "Pour chaque patient, on a une indemnité kilométrique qui est de 2,75 euros", une indemnité récemment revalorisée mais qui reste loin des 10 euros que touche un médecin.

"Toute la profession est en colère"

"Cette indemnité n’avait pas été augmentée depuis 2012 et là le gouvernement nous donne des miettes, une vingtaine de centimes d’euros, se désole Mélina Dufraigne. Sachant que notre voiture est quand même notre bureau. On passe notre temps à monter, descendre, monter, descendre. On fait ça au moins une cinquantaine, une soixantaine de fois, selon le nombre de patients. Rentrer, sortir de la voiture, allumer, éteindre, allumer, éteindre… 2,75 euros, toute la profession est en colère par rapport à cette indemnité qui ne couvre pas nos dépenses."

Au delà d'une revalorisation des actes et des indemnités, les infirmières réclament également une meilleure reconnaissance de la pénibilité de leur  travail. "En été, ici, dans les Pyrénées-Orientales, il fait des chaleurs absolument caniculaires, on se retrouve dans nos voitures à 40 degrés. Cette voiture, des fois, c’est une vraie fournaise. J’ai souvenir d’été absolument terrible physiquement."

Á la mi-journée, l'infirmière a retrouvé une cinquantaine de ses collègues du collectif Infirmiers libéraux en colère pour une distribution de tracts au péage Sud de Perpignan. Une journée nationale de mobilisation pour exprimer le ras le bol de la profession.  Après deux heures de manifestation, Mélina Dufraigne a reprit ses visites. Entamée à six heures du matin, sa journée s'est achèvée vers 19h30. 

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