Témoignage. "Notre lotissement est devenu un dépotoir" : des riverains en colère demandent aux promoteurs d'entretenir leur quartier encore en chantier

Publié le Écrit par Fabrice Dubault et Júlia Taurinyà
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En plein cœur de Perpignan, le Clos des arcades est un lotissement récent et "haut de gamme". Pourtant, le site semble peu entretenu par ses deux promoteurs. Il est même pour certains résidents laissé à l'abandon. En colère, des dizaines de propriétaires veulent créer un collectif pour faire respecter leurs droits.

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L'endroit devait être un petit paradis pour les acquéreurs d'un logement ou d'un pavillon dans le lotissement "le Clos des arcades" à Perpignan. Mais le site, qui n'est que très peu entretenu et nettoyé par les promoteurs qui en ont la charge, a aujourd'hui des allures de décharge sauvage par endroits.

D'autant que le site est toujours en chantier sur certaines parcelles alors que d'autres sont toujours à vendre.

Après deux ans de patience, plusieurs propriétaires ont décidé d'alerter et d'agir.

Le rêve... et la dure réalité !

Il y a quatre ans, Corine a signé pour acheter une maison dans un lotissement vendu comme étant de "haut standing" à Perpignan. C'est ce que promettait la brochure des promoteurs.

On nous a vendu un lotissement au coeur d'une nature préservée... Ah ça, elle est très préservée la nature ici. Personne n'y touche, même pas pour enlever les déchets et les ordures, il y en a partout.

Corine Devaugelaire, résidente dans le lotissement "le clos des arcades" à Perpignan.

Ce sont les promoteurs GGL et Icade qui sont responsables de l’entretien de l'ensemble du lotissement tant que tous les lots ne sont pas vendus. Et depuis deux ans, les équipes de nettoyage se font rares, très rares.

"Il y a de tout, partout. Des canettes qui roulent et s'envolent, des papiers, des cartons, des ordures... C'est devenu un dépotoir" confirme une autre résidente.

Alors, quand des agents d'entretien font leur apparition, fort opportunément, lors de notre tournage, le ton monte.

"Ah vous voilà !" dit Corine, un brin agacée de la coïncidence de la présence de notre caméra et des agents de nettoyage. "Nous sommes venus en juin, nous avons les photos de notre passage" répond une agente. "C'est bizarre, rétorque Corine, le jour où l'on fait venir les médias, vous êtes là !".

La première année, l'entretien s'est fait a peu près correctement, et maintenant on se retrouve dans une déchèterie à ciel ouvert. Les haies ne sont pas taillées, les immondices jonchent les rues, et les promoteurs ne répondent même plus.

Corine.

Car selon les propriétaires mécontents, les courriers aux promoteurs GGL et Icade restent lettre morte.

Des propriétaires lésés ?

Si une centaine de lots a déjà été vendue, les derniers restants ont du mal à trouver preneur dans cet environnement dégradé… Les incivilités se multiplient malgré des panneaux d'interdiction de dépôts sauvages et le système de vidéosurveillance mais surtout la revente des biens se ferait déjà à perte.

"La plupart des voisins qui ont acheté il y a deux ans et qui ont voulu ou dû revendre, ils ont des difficultés, et ceux qui ont revendu, c'est à perte parce qu'ils ne veulent plus vivre ici" explique Younes, résident du Clos des arcades.

Les constructeurs pointent un vrai problème de civisme dans le quartier et déclarent avoir dépensé 30.000 euros en 2 ans pour l'entretien du lotissement. De leur côté, les riverains envisagent de constituer un collectif pour mieux faire respecter leurs droits.

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