Il fut un temps où le vin de Saint-Georges-d'Orques faisait partie des vins officiels de la maison blanche aux Etats Unis, il s'exportait même en Russie, en 1710. C'était l'âge d'or de ce terroir: une histoire qu'un vigneron héraultais a réussi à reconstituer jusque dans la bouteille.
L'un des joyaux du domaine Henry, à Saint Georges d'Orques, c'est le Maihol, un vin unique en son genre, tout droit sorti du passé.
Il a été confectionné avec des cépages du 18ème siècle, époque ou Thomas Jefferson était ambassadeur en France. Le futur président des Etats-Unis avait beaucoup aimé le vin de Saint Georges d'Orques et s'en faisait expédier à la Maison Blanche.
Passionné d'histoire en général et par celle ci en particulier, le vigneron François Henry a commencé à faire des recherches sur le sujet il y a vingt ans. Ce vigneron voulait savoir pourquoi le vin de sa commune était si réputé il ya trois siècles. Mais pour répondre à cette question, il fallait déjà savoir comment il était fait, et surtout avec quels cépages.
Il a donc demandé de l'aide à l'ancienne école d'Agriculture, devenue Supagro-INRA. C'est- là qu'il a rencontré Jean-Michel Boursiquot, enseignant chercheur, spécialiste des cépages anciens, qui a décidé de relever le défi et d'aider le vigneron dans sa quête.
Une fois l'enquête menée sur archives, il fallait encore identifier les pieds de vignes vivants dans le conservatoire de Montpellier et de les replanter à Saint-Georges-d'Orques. Cette collaboration entre chercheur et vigneron a porté ses fruits.
Une fois la vigne aux 7 cépages replantée, François Henry et sa femme Laurence ont travaillé pendant 12 ans avant d'oser sortir les premières bouteilles.
Actuellement, seul le cru 2009 est en vente. Le Maihol est aussi surprenant que léger, ce vin de garde tient plus du Bourgogne que du Languedoc. Il a immédiatement séduits trois grandes tables de la gastronomie montpellieraine, dont la Maison de la Lozère, qui se fournit au domaine Henry depuis 10 ans.
Goûter un jour ce que Thomas Jefferson avait bu, cette idée folle née dans l'esprit de ce couple de passionnés a payé. Car à force de regarder vers le passé, le domaine Henry a gagné un coup d'avance : les cépages anciens sont devenus à la mode, ils sont peut être le vin du futur.
Thomas Jefferson, l'ambassadeur gourmet
Arrivé en été 1784, Thomas Jefferson succède à Benjamin Franklin.en tant qu'ambassadeur en France, de mai 1785 au mois d’août 17895.Son action en tant qu’ambassadeur vise à développer les relations commerciales entre les deux pays. Il s’emploie à redresser l’image des États-Unis auprès des élites françaises.
Jefferson aime à se définir comme un sauvage américain à la cour de Louis XVI, mais son raffinement enchante la noblesse. Grand planteur dans son fief de Monticello et possédant des douzaines d’esclaves noirs, Jefferson était aussi un fin lettré, passionné de science comme d’architecture. Ils se distingue aussi par ses talents d’expert en viticulture et de gourmet.
Ses carnets de voyage en Bourgogne, en Champagne, en Moselle, à Bordeaux et en Languedoc en attestent.
Auteur de la déclaration d’indépendance adoptée en 1776, Jefferson deviendra le troisième président des États-Unis (1801-1809).
Outre le vin de Saint-Georges-d'Orques, il fit aussi découvrir le muscat de Frontignan et les gaufres aux américains.