Non loin de la centrale nucléaire de Golfech, des habitants se sont réunis pour suivre une formation dispensée par la CRIIRAD, le seul laboratoire indépendant en France pour le contrôle des activités nucléaires. L'idée ? Se former pour pouvoir contrôler eux-mêmes les rejets radioactifs importants.
A l'heure où le Japon se recueille ce samedi en mémoire des victimes du séisme et du tsunami survenus il y a six ans et suivis de la catastrophe nucléaire de Fukushima, à Pommevic dans le Tarn-et-Garonne, une quarantaine de personnes se sont réunies pour se former à la surveillance de la radioactivité. Le stage, organisé à la demande du réseau Sortir du nucléaire, est animé par le président de la CRIIRAD en personne et son idée est toute simple : former un réseau de militants pour surveiller la centrale nucléaire de Golfech (82).
Des voisins de la centrale
L'incident du 19 octobre dernier à Golfech a été classé "simple écart" par l'autorité de sûreté nucléaire mais il a laissé des traces, au moins chez les habitants. Ce jour-là, la centrale nucléaire a libéré dans l'atmosphère des rejets radioactifs supérieurs de deux fois à la limite autorisée. La lenteur d'EDF à communiquer sur l'évènement, le sentiment qu'il a été minimisé, le doute sur la fiabilité des capteurs installés autour de la centrale... Autant d'arguments qui ont conduit ce samedi une quarantaine de "voisins" de la centrale à venir se former à la radioactivité et aux moyens de la mesurer.Le stage est assuré par Roland Desbordes, le président de la CRIIRAD, la Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité. Cette association de citoyens née en mai 1986, au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl, est aujourd'hui le seul laboratoire indépendant de France pour le contrôle des activités nucléaires. Elle défend le droit des citoyens à être informés et "protégés des dangers et des risques induits par l'exposition aux rayonnements ionisants et aux substances radioactives".
L'enjeu de cette formation est aussi de créer un réseau fiable de collecteurs d'informations, pour un surveillance citoyenne des rejets de la centrale voisine.
Voyez le reportage de Christine Ravier et Christian Bestard :