Kaps, c'est le nom d'une coloc pas comme les autres : des jeunes partagent des appartements dans des quartiers populaires, et s'investissent dans la vie du quartier à travers des actions solidaires. A Albi, c'est deuxième année d'expérimentation.
Seda vient tout juste de rejoindre la colocation dans le quartier de Lapanouse à Albi. Seda est Kapseuse, en échange d'un loyer modéré, elle donne un peu de son temps pour les gens du quartier.
Parmi ses missions solidaires, elle consacre deux heures par semaine à Hussein, un petit garçon de six ans dont la famille est arrivée de Syrie il y a peu.
Son investissement a permis au petit garçon de s'intégrer plus facilement dans sa nouvelle vie, comme le constate son pére : « Au début il ne parlait pas du tout avec Seda, dit-il, mais maintenant il communique de plus en plus. Et c'est bien pour Hussein qu'elle vienne le voir, parce qu'ici personne ne peut l'aider à faire ses devoirs».
Seda vit avec six autres kapseuses, c'est le nom que l'on donne à ces colocataires d'un nouveau genre qui ont choisis, en échange d'un loyer de 180€ par mois, de cohabiter et de mener parrallélement des actions solidaires dans des quartiers. A Albi, ces étudiantes ont entre 18 et 26 ans.
A l'origine de l'initiative : l'association Afev, qui crée du lien entre les étudiants et les jeunes des quartiers populaires. Le concept innovant et original est inspiré des Kots-à-Projets nés en Belgique.
Les Kaps reposent sur un principe simple : à chaque colocation correspond une action de solidarité menée avec les habitants, pour favoriser le vivre ensemble. Ils répondent aujourd’hui à un défi majeur : comment remettre de l’humain dans l’urbain ?
A Albi, le projet en est à sa deuxième année consécutive et l'association espère le faire encore grandir, pour qu'à terme, la cohabitation entre étudiants et habitants fasse partie de la vie quotidienne de ce quartier.
Le reportage de Anne-Fleur Lespiaut et Auriane Duffaud