Autoroute A69 : face aux entraves contre les journalistes, le préfet prend des engagements mais les difficultés persistent

Depuis quelques mois les journalistes qui couvrent le chantier de l'autouroute A69 sont entravés dans leur travail. Jeudi 21 mars 2024, alors que des écureuils sont encore perchés dans les arbres, les journalistes connaissent des difficultés pour effectuer leur travail.

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Jeudi 21 mars dans l'après midi, une équipe de France 3 Occitanie couvre l'actualité de l'autoroute A69. Arrivés sur place, les journalistes sont entravés dans leur travail. Ils ne peuvent pas accéder aux écureuils, perchés dans les arbres. Ils sont pourtant accompagnés d'une députée. Ils devront attendre une heure et l'intervention d'un représentant du SNJ (Syndicat National des Journalistes) et du préfet du Tarn pour pouvoir mener leurs interviews.

Une situation qui pose question, mais qui n'est pourtant pas anodine. Il y a quelques semaines, des reporters étaient déjà venus suivre le chantier de l'A69. Une nouvelle fois ils avaient été empêchés d'aller interviewer les écureuils et les manifestants. Emmanuel Poupard, secrétaire général du SNJ raconte : "A ce moment-là, il n'y avait aucune raison d'empêcher la venue des journalistes. Les équipes avaient les autorisations émises par le propriétaire des lieux. Mais ce qui pose aussi question, c'est que l'accès à un chemin pourtant public, avait alors été empêché. On a donc une entrave à la liberté de la presse, mais également une entrave à la liberté d'aller et venir, et là c'est un autre problème." Suite à ces difficultés, le Syndicat National des Journalistes décide de publier un tract relatant les faits et dénonçant les atteintes aux journalistes.

Dialoguer via un groupe de contacts

Pour répondre à ces atteintes, le choix du dialogue a été fait. Un échange possible via notamment un groupe de contact. Un outil créé il y a quelques années, lors du nouveau schéma national du maintien de l'ordre. Le groupe, constitué des services des ministères, de membres la police et de la gendarmerie nationale, mais aussi d'organisations syndicales de salariés, de journalistes et d'organisations patronales, se donne rendez-vous tous les mois.

Plus tôt dans la semaine, un rendez-vous via ce groupe de contact a ainsi été donné pour discuter des pratiques mises en place par les gendarmes sur le chantier de l'A69, empêchant les journalistes d'effectuer leur travail. Lors de ce dernier rendez-vous, les journalistes du SNJ demandent que le préfet soit présent : " On a voulu vraiment redire, qu'il y avait une atteinte délibérée de la part des forces de l'ordre qui empêchaient les journalistes de faire leur travail. Le préfet, lui, a écouté, l'entretien s'est plutôt bien déroulé ", explique Emmanuel Poupard.

Des engagements pris pour la liberté de la presse

À la suite de ce rendez-vous, Michel Vilbois, préfet du Tarn, décide de prendre des engagements : " Il y a quelque semaine des journalistes ont du donner leur carte de presse à des forces de l'ordre, qui ont également demandé de la prendre en photo, une pratique inadmissible. Là-dessus, le préfet s'est engagé pour que cela ne se produise plus. On lui a demandé également de nous laisser passer, il n'y a aucune raison selon nous pour que nous n'ayons pas accès aux manifestants. Pour nous, les engagements doivent être tenus et le dialogue doit poursuivre !" affirme Emmanuel Poupard. Pour le secrétaire général, quel que soit l'enjeu, les journalistes doivent pouvoir informer : "On sent bien que c'est un sujet très politique, mais malgré cela, on doit pouvoir accomplir notre travail et restituer ce qu'il se passe."

A lire : Autoroute A69 : maintien de l'ordre et entraves à la liberté de la presse au menu de la visite du rapporteur de l'ONU

Le jeudi 29 février 2024, le rapporteur spécial de l'ONU s'est rendu sur le site des opposants au chantier de l'A69. Il a rendu un rapport dans lequel il ne mâche pas ses mots demandant notamment la facilitation du travail de la presse et des observateurs des pratiques policières, mais aussi une enquête et des sanctions sur les pratiques des forces de l'ordre. Le message a semble-t-il encore du mal à passer.

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