Biocarburant : avec le GH3, une entreprise tarnaise ambitionne de révolutionner l’automobile

L’entreprise ARM Engineering a développé un système permettant au méthanol, un biocarburant de seconde génération (non mélangé à de l'essence et composé de déchets agricoles), d’alimenter des véhicules thermiques et électriques. A la clé : une autonomie boostée et 80% d’émissions de gaz à effet de serre en moins.

C’est dans un cabinet de recherche et développement à Montans, à quelques kilomètres d’Albi, que l’idée a germé : adapter à l’industrie automobile le méthanol. Ce biocarburant, fortement décarboné, est utilisé dans l’industrie plastique mais aussi comme matière première pour la synthèse d’autres produits chimiques.

"Le méthanol est connu depuis des années", détaille Marc Lambec, PDG d’ARM Engineering. "Il a le pouvoir d’être composé d’atomes d’hydrogène et d’être un bon vecteur d’énergie électrique. On va le faire fonctionner à la fois sur des véhicules thermiques et électriques. Une solution très locale, très tarnaise même."

Une configuration simple

Le procédé diffère à peine de l’installation d’un boîtier bioéthanol classique : un technicien connecte un boîtier GH3 au système d’injection de la voiture.

Les signaux du calculateur du véhicule sont modifiés : il peut ensuite rouler avec ce nouveau type de carburant biodégradable, sans risques pour le moteur.

"L’installation du boîtier est relativement courte", confirme Léonard Frechet, ingénieur en électronique. "En règle générale, une heure. En revanche, ça va nécessiter en amont des modifications de pièces sur la ligne d’injection. Au total, il faut compter environ deux jours pour une installation complète et configurée."

Carburant du futur

La prouesse technologique : l’utilisation du GH3 sur un véhicule électrique. Un prototype de pile à combustible permet aux engins de rouler au GH3. Encombrant, le dispositif doit encore se perfectionner.

"On pourra tout à fait rendre cela accessible sur une voiture classique, avec moins d’adaptations nécessaires", promet Tristan Astier, technicien chez ARM Engineering.

Le GH3 réduirait de 80% les émissions de gaz à effet de serre et doublerait l’autonomie des véhicules électriques – là où une Renault ZOE, par exemple, ne peut parcourir que 300 kilomètres.

Pour concrétiser son projet, l’entreprise tentera ainsi de rouler 1 500 kilomètres avec un seul plein sur le circuit d’Albi… Et battrait ainsi un nouveau record, avant de démocratiser cette nouvelle technologie.

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