"Il faut s'interroger sur l'habitabilité de ce territoire", le CNRS se penche sur la pollution engendrée par une usine d'enrobés

Les usines d'enrobés à chaud qui fabriquent, entre autres, le revêtement des routes pour l'A69, suscitent beaucoup d'opposition dans le Tarn. À Terre-de-Bancalié, des associations dénoncent des pollutions récurrentes depuis plusieurs années. Le CNRS a décidé de se pencher sur le sujet avec une étude scientifique multidisciplinaire. Elle vient tout juste de démarrer.

Le CNRS se penche sur la pollution, engendrée par les usines d'enrobés dans le Tarn. Une grande étude vient de commencer à Terre-de-Bancalié. Elle va durer 18 mois et les résultats seront diffusés au grand public. 

Étude de terrain

Ce petit appareil fait partie d'un vaste projet scientifique sur les impacts des centrales d'enrobés à chaud qui fabriquent du bitume. L'anémomètre, qui mesure la vitesse du vent, va être installé sur le toit de cette maison.

Elle est située à quelques centaines de mètres de la plus ancienne des usines d'enrobés du Tarn. "Quand les habitants vont sentir une mauvaise odeur, même une gêne respiratoire, ils pourront l'écrire, le noter", explique Julien Dron, responsable scientifique à l'institut écocitoyen de Fos-sur-Mer. 

En collaboration avec les habitants

Il rajoute : "Et quand on croisera avec les données du vent, on pourra déterminer le type de désagrément pour les habitants en fonction de la direction du vent. Après, on essaiera de voir si ça correspond bien à la direction de l'usine." Ces recherches sont menées en partenariat avec les citoyens du territoire, représentés par l’association "Au service du vivant." Tous sont inquiets, notamment pour leur santé.

Inquiets aussi car une nouvelle usine plus grande pourrait être installée à proximité. "Ce qu'on attend, ce sont des indications par rapport aux problématiques de pollution, par rapport à la circulation des camions, mais pas que", reconnaît David Coutarel coprésident de l'association "Au service du vivant". "C'est aussi un diagnostic de territoire par rapport au bien vivre, au jardin, à la nature des légumes, que l'on plante dans nos jardins familiaux".

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Un projet scientifique complet

Pollution et nuisances vont donc être mesurées, mais pas seulement. Des sociologues et des anthropologues vont également se pencher sur ce dossier. Un projet scientifique complet mené par le CNRS, le centre national de la recherche scientifique. 

"L'idée, c'est de faire en sorte que les gens, les citoyens, les élus, et je l'espère, les services de l'État s'interrogent sur l'habitabilité de ce territoire", explique Vanessa Léa, chargée de recherches au CNRS. "Des questions comme : est-ce que c'est parce qu'on a une centrale d'enrobés à chaud vieillissante et qui arrive à terme, que l'on doit automatiquement, sans se poser de question, la renouveler". 

 Cette étude va durer 18 mois. Les résultats seront portés à la connaissance de tous.

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