Deux des plus grandes caves coopératives du Tarn ont décidé de mettre en commun leur savoir-faire pour lutter contre la crise viticole. Vinovalie et Labastide-de-Levis devraient fusionner dans les prochains mois. Les négociations, menées depuis le début de l'année sont en passe d'aboutir.
La baisse de consommation de vin de 20% en dix ans, associée à l'arrachage régulier des vignes, met à mal les coopératives agricoles. Dans le Tarn, deux d'entre elles ont décidé d'unir leurs forces pour faire face.
À deux, on est plus fort
Elles étaient presque concurrentes il y a encore peu. Mais la donne a changé dans le milieu viticole. Et ces dernières années ont affecté le chiffre d’affaires de bien des coopératives agricoles. C'est pourquoi deux d’entre eux choisi de se rapprocher : Vinovalie et Labastide-de-Lévis.
Les deux caves coopératives sont en pourparlers depuis 9 mois. Chacun conservera ses gammes de vins et son réseau commercial, mais Labastide-de-Lévis et Vinovalie vont se coordonner sur les métiers en amont de la commercialisation pour gagner en compétitivité.
Un marché du vin tendu
Car des menaces pointent à l'horizon. Le rapprochement était quasi inévitable avec l'accroissement de la crise viticole liée à la chute de consommation : moins 20% ces 10 dernières années : "On est sur le même territoire, on a la même ambition de ne pas perdre nos forces", déclare Jacques Tranier, directeur général de Vinovalie.
La vendange est estimée à 39,3 millions d'hectolitres, "en net recul", alors que la précédente prévision, publiée début août avant l'entame des vendanges, tablait sur une production se situant entre 40 et 43 millions d'hectolitres.
— Moustique (@moustiquemag) September 6, 2024
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Et de rajouter : "On a quelques signaux faibles de tension sur le marché et on subit régulièrement les aléas climatiques dus au réchauffement climatique. Entre les périodes de gel, la sécheresse et le mildiou, on produit moins. Il faut se préparer à la transition".
Près de 400 vignerons appelés à voter
L'originalité de ce rapprochement qui pourrait aboutir sur une fusion d’ici quelques années, c'est qu'il doit être adopté en février 2025, par au moins 70% des vignerons adhérents des 2 groupes. Près de 400 personnes sont invitées à faire connaître leur choix en assemblée générale.
Quant au volet emploi, les effectifs devraient se réduire de 10% : "Nous avons chaque année environ 3% de départs volontaires au sein du groupe", estime Jacques Tranier. "À cela, il va falloir ajouter les départs à la retraite déjà programmer, à commencer par moi. " Cela ne devrait donc pas occasionner de licenciements.
Dans un secteur à haut risque, où la profession a déjà arraché 20% des vignes pour faire face à la baisse de consommation, Jacques Tranier livre sa dernière bataille. Il restera à la tête du nouveau groupe jusqu'en 2026.
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