Par crainte d'un autre Saint-Brévin : une manifestation contre la création d'un centre d'accueil de réfugiés interdite

Alors qu'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) doit ouvrir à Réalmont (Tarn), l'extrême-droite locale s'agite pour l'en empêcher. Une manifestation, notamment soutenue par Patria Albiges était prévue samedi. Elle a été interdite par le Préfet afin d'éviter le précédent de Saint-Brévin (Loire-Atlantique).

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L'affiche de la manifestation ne laissait aucune place à l'ambiguïté. Dans un style très Ménardien, les organisateurs d'extrême droite de cette manifestation alertaient sur l'ouverture d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) avec un message clair : "ils arrivent" comme le montre ce Tweet :

Pourtant, sur la place de Réalmont, samedi 3 juin, personne n'arrivera. Même pas les manifestants. 

"Je prendrai mes responsabilités en l'interdisant"

"Pour ce qui est de cette manifestation, je l'interdirai, considérant que c'est une manifestation qui a un soubassement qui est sans doute fait d'idées antirépublicaines, qui est également motivé, pour un certain nombre de personnes, par des personnes qui appartiennent à l'extrême droite. Donc je prendrai mes responsabilités en l'interdisant" révèle à France 3 Occitanie, le Préfet du Tarn, François Xavier Lauch. 

Face à cette situation, qui agite l'extrême droite locale depuis quelques semaines, le Préfet choisit donc de "prendre ses responsabilités". Une manière aussi d'éviter de reproduire ce qui vient de se passer, à Saint-Brevin-les-Pins (Loire-Atlantique), où la démission du maire avait ému toute la France.

Ne pas reproduire le précédent de Saint-Brévin

Menacé par une extrême droite, locale et surtout nationale, qui s'opposait à l'installation d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) dans la commune de Loire-Atlantique, l'élu avait été contraint de démissionner, craignant pour sa vie et celle de sa famille, au lendemain de l'incendie criminel de sa maison. 

Une nouvelle fois, l'extrême droite est montée au créneau contre l'installation d'un CADA, à Réalmont, dans le Tarn, cette fois. Ici, entre Albi et Castres, une cinquantaine de réfugiés, demandeurs d'asile devraient s'installer.

Le député opposé à une "nouvelle filière d'immigration"

Député de la circonscription, Frédéric Cabrolier (RN), s'oppose à cette installation. Chez nos confrères du Journal d'Ici, il détaille : "je suis contre, puisque nous sommes pour une diminution drastique de l'immigration illégale (..) C'est une nouvelle filière d'immigration, encouragée par des associations financées par de l'argent public !". Le député RN affirmait pourtant, il y a quelques jours sur son compte Facebook, qu'il n'était pas à "l'origine de cette manifestation" et qu'il "ne s'y rendrait pas".

C'est le groupuscule identitaire Patria Albigès, très actif contre l'immigration, qui a lancé la mobilisation. Sur les réseaux sociaux, des photos de collage d'affiches anti CADA ont été publiées, mardi 30 mai. En avril dernier, ils s'étaient déjà fortement opposés à la venue du rappeur Médine, qu'ils considèrent "proche de la mouvance islamiste". Ce dernier avait bien pu se produire sur la scène de l'Athanor, à guichets fermés pour l'occasion.

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