Ils ont fui la Colombie, cherchant refuge en France, il y a trois ans, pour échapper aux menaces du groupe armé ELN. Monica, experte comptable, et José, chef d'entreprise, sont arrivés dans l'Hexagone en 2019 avec l'espoir de sécurité et de tranquillité. Sans-papiers, la préfecture du Tarn veut les remettre dans l'avion.
Ils étaient venus se réfugier en France pour fuir les dangers de leur pays natal, la Colombie. Pourtant aujourd'hui, Monica, José, et leur fils Samuel vivent dans l'insécurité d'être renvoyés en Amérique du Sud. Arrivés dans l'Hexagone en 2019, cette famille espérait trouver dans le Tarn sécurité et tranquillité.
Menacés de mort par un groupe armé
Monica, experte comptable, et José, chef d'entreprise en Colombie, ont été contraints de quitter la Colombie en raison de menaces de mort émanant du groupe armé ELN.
Ils avaient payé une première rançon, mais n'avaient plus un centime pour en verser une deuxième. "Si on ne paye pas, on doit partir ou on doit mourir. On a décidé de partir, on n’a pas eu de vie tranquille après la première demande de rançon" raconte Monica dans un très bon français.
Embauchée en CDI
Arrivés dans le Tarn, Monica et José se sont engagés bénévolement pendant deux ans à la Croix Rouge. La mère de famille a ensuite décroché un CDI dans une société de nettoyage, tandis que José a obtenu une promesse d'embauche.
"Ici nous avons trouvé de la sécurité, de la tranquillité. Maintenant nous pouvons sortir dans le parc dans la rue, tranquillement, sans violence, sans peur" assure la Colombienne.
Malgré tout, en septembre 2023, leurs espoirs sont brisés lorsque leur demande d'asile est définitivement rejetée, et ils se voient refuser un titre de séjour.
Bérengère, membre du Réseau Éducation Sans Frontières (RESF), souligne l'absurdité de la situation : "On trouve que c’est complètement aberrant, il y a un employeur qui a besoin de Monica et José, il y a des risques si Monica et José et leur fils retournent en Colombie, et en fait on a une préfecture du Tarn qui produit une décision complètement illogique".
Des billets d'avion envoyés pour repartir en Colombie
Actuellement sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, la famille a même reçu ses billets d'avion pour un retour en Colombie le mois dernier. Une situation qui replonge la famille dans la peur, comme l'explique José en espagnol : "Nous ressentons la même pression qu’en Colombie, nous la ressentons ici à cause du manque de papiers".
Leur dernier espoir repose désormais sur la préfecture du Tarn. Monica et José aspirent à régulariser leur situation, mettre fin à leur statut d'immigrants illégaux, et obtenir enfin un titre de séjour qui leur permettrait de travailler et de vivre normalement. "On espère pouvoir régulariser notre situation, arrêter d’être dans l’illégalité, et recevoir le titre de séjour pour pouvoir travailler, et vivre", déclare Monica.
Pour cette famille colombienne, l'issue de cette bataille administrative déterminera leur avenir en France et, par extension, leur quête de stabilité et de paix.
(Avec Auriane Duffaud)