Castres a trébuché d'entrée: malgré une belle fin de match, le champion de France a été battu (19-14) par le Gloucester d'un excellent Danny Cipriani, dimanche lors de la première journée de Coupe d'Europe.
Sur une pelouse détrempée, les Castrais ont d'abord donné l'impression d'abandonner toute ambition européenne au début de la seconde période, avant de passer proche de l'exploit sur un dernier baroud d'honneur, en s'attribuant malgré tout le point de bonus défensif.
Pourtant, sans Kotze, Tichit, Capo Ortega, Vaipulu, Gérondeau, pas sélectionnés par Christophe Urios, et sans les blessés Urdapilleta, Jelonch, Spedding, David, Combezou, l'après-midi s'annonçait difficile. Bien loin, en tout cas, des ambitions de bien figurer dans la compétition annoncées dans la semaine.
Le club tarnais présente même un bilan médiocre : il a enregistré au Kingsholm Stadium sa 51e défaite, pour seulement 29 victoires et trois matches
nuls.
La pluie battante n'avait certainement pas annihilé les ambitions de jeu de Gloucester. D'autant plus qu'avec Cipriani, à la baguette, et au sortir d'une victoire sur la pelouse des Wasps le week-end précédent, les "Cheery and Whites" abordaient la Coupe d'Europe du bon pied.
L'enfant terrible du rugby anglais a mis le feu. En multipliant les petits coups de pieds par-dessus le premier rideau (3, 23, 29), l'ouvreur a désarçonné le CO, plutôt efficace dans toutes les autres phases du jeu.
Le meilleur joueur du mois de septembre du Championnat d'Angleterre a réussi deux pénalités (11, 32) pour mettre les siens devant. Dumora a répliqué par une pénalité (17) et un drop (33) pour rester dans le match avant que Cipriani ne trouve la faille.
Sur une petite passe à l'angle superbement travaillé, le N.10 anglais envoyait Marshall percer la défense, avant que l'ailier ne lance le N.9 Braley entre les poteaux (35, 13-6).
Privés de ballon au retour des vestiaires, les Champions de France ont donné l'impression de couler, multipliant les erreurs avant de se reprendre. Cipriani y allait de son 100% au pied (52, 56) pour donner une belle avance à Gloucester.
Mais juste avant l'heure de jeu, Laveau s'offrait un vrai essai d'ailier au terme d'une belle chevauchée solitaire (59), puis Dumora réduisait encore l'écart sur pénalité (19-14, 72).
Las, le CO, alors en pleine bourre, gâchait une dernière pénaltouche (77). Malgré une énorme pression sur le maul, Gloucester résistait pour la plus grande joie du Kingsholm Stadium.
Ils ont dit...
Christophe Urios (manager de Castres) : "On a fait un match solide, mais on a trop fait de petites erreurs à des moments importants du match. Cela nous a empêché de nous installer dans la rencontre, même si à la fin on a la balle de match. (...) On a ramené un point, on est encore dans la course. C'est notre match le plus solide à l'extérieur en Coupe d'Europe depuis que je suis à Castres. Je pense que l'on pouvait gagner."
Mathieu Babillot (troisième ligne et capitaine de Castres) : "Il y a pas mal de bonnes choses mais aussi beaucoup de petites erreurs qui font qu'on ne bascule pas, qu'on ne passe jamais devant. (...) le groupe a été solidaire. On ne lâche pas, on n'abandonne jamais. On a su garder le cap. A la fin, on n'est pas loin de passer devant. C'est rageant parce qu'on a vraiment envie de jouer cette compétition à fond."
Johan Ackermann (manager de Gloucester) : "Ils (les Castrais, NDLR) étaient sur un bon momentum à la fin du match. Mais nous avons été vraiment bons dans le moment crucial, en gagnant le turnover et la mêlée suivante. (...) C'était très intense, je crois qu'ils ne sont pas champions pour rien. Nous avons montré beaucoup de caractère."
Ben Morgan (N.8 et capitaine de Gloucester) : "Il faut donner crédit aux gars à la fin. On a pris une grosse pression. Mais on a réussi une grosse mêlée pour s'en sortir. (...) On est resté calme, on s'est concentré sur ce que l'on avait à faire. On a répondu présent physiquement."