Expulsion, occupation, déboisement, zone humide du Testet, si vous avez un peu de mal à vous y retrouver dans le feuilleton de la construction du barrage de Sivens, les éclaircissements, c'est par ici.
Qu'est ce qui fâche ?
- La construction d'un barrage à Sivens d'1,5 million de m3 d'eau stockée qui doit être construit sur la "zone humide" du Testet, à Lisle-sur-Tarn, près de Gaillac.
- Ce projet public, porté par le département, vise à soutenir l'étiage du Tescou, un petit affluent du Tarn, et à sécuriser l'approvisionnement en eau des fermes voisines pour un coût estimé à 8,4 millions d'euros.
- Ce chantier entraîne la disparition d'un réservoir de biodiversité de 13 hectares aux pieds de la forêt de Sivens, lieu de randonnée prisé qui abrite 94 espèces protégées, parmi lesquelles des lamproies du Planer, un vertébré primitif en forme d'anguille.
Notre dossier complet sur la barrage de Sivens
Les pour
- La préfecture du Tarn insiste sur le caractère selon elle exemplaire du projet en terme environnemental car 19,5 hectares de zones humides favorables aux espèces protégées recensées seront reconstituées.
- Le conseil général du Tarn qui porte le projet
- La FDSEA, qui considèrent le barrage comme une nécessité pour l'agriculture du secteur pour sécuriser l'approvisionnement en eau des agriculteurs.
Les contre
- des militants écologistes, des riverains et des paysans du secteur, regroupés en deux collectifs, le Collectif du Testet et le Collectif Bouille. Tous deux, ainsi que la Confédération paysanne veulent un moratoire ou un report du début des travaux pour ce projet sur la rivière de Tescou. Ils ont aussi le soutien du député européen José Bové.
- des "zadistes" et autres contestataires plus extrémistes qui contestent au delà-du barrage en lui-même un modèle économique et politique. Ce sont les plus virulents sur le terrain.
Les adversaires du projet s'émeuvent de la disparition d'une zone humide et dénoncent le modèle d'agriculture irriguée. Ils dénoncent une vision dépassée de l'agriculture. Ils comptent dans leurs rangs. Selon eux, une zone humide est le fruit d'un très long processus naturel et ils dénoncent le coût global du barrage dont la construction est estimée par le conseil général à 8,4 millions d'euros et les frais annuels de fonctionnement évalués par les opposants à plus de 300.000 euros.
Où se joue la bataille ?
- Sur le terrain, les bûcherons sont arrivés sur le site lundi dernier pour commencer à déboiser la zone humide du Testet sous la protection de la gendarmerie. Des opposants, parmi les plus radicaux occupent certaines parcelles et ont été expulsés. Mais ils continuent à entraver les travaux en grimpant dans les arbres et en dressant des barricades. Les forces de l'ordre doivent les déloger dans un climat extrêmement tendu.
Dans les médias et sur le net : quatre membres de collectifs d'opposants ont entamé une grève de la faim. Ils demandent notamment la suspension des travaux et en appellent à Ségolène Royal, ministre de l'écologie, qui a affirmé ce week-end vouloir s'assurer que le barrage n'encouragerait pas l'agriculture intensive. Depuis le début des échauffourées et la publication d'articles, de photos et la diffusion de reportage dans des médias nationaux et sur internet, certains parlent d'un "mini-Notre Dame-des Landes" dans le Sud-Ouest
- Devant les tribunaux. Le conseil général et la préfecture du Tarn ont récemment exclu de rouvrir le débat sur le barrage, estimant que toutes les étapes légales de la consultation avaient été suivies. Vendredi, la justice a autorisé l'expulsion d'une des parcelles de la forêt de Sivens occupée par les militants. un nouveau recours des opposants doit être examiné le 26 septembre.