Un dimanche de mobilisation citoyenne pour dire non au barrage de Sivens

Un pique-nique familial est organisé toute la journée de dimanche sur les bords de la zone humide du Testet dans le Tarn. Les citoyens sont invités à venir soutenir les opposants au barrage de Sivens. Un millier de personnes ont répondu à l'appel, dont José Bové.

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Alors que les travaux de déboisement ont commencé sur le site du futur barrage de Sivens dans le Tarn et que la justice vient d'ordonner l'expulsion de certains occupants du site, la mobilisation pour dire non au barrage se poursuit. Un millier de personnes se sont rassemblées ce dimanche sur le site à l'appel du Collectif pour la Sauvegarde de la Zone Humide du Testet.
Les citoyens sont appelés à se rassembler et même à apporter leur tente pour rester sur le site et empêcher la reprise du travail des machines lundi matin.

Un millier de personnes rassemblées

Ils sont environ un millier, présents sur le site ce dimanche. Parmi eux, José Bové qui affirme aujourd'hui  : "plus personne n'ignore le projet de barrage à Sivens et c'est une première victoire de la mobilisation". Le député européen en a aussi appelé à la ministre de l'Ecologie : "une seule personne peut suspendre le projet et elle a les éléments : Ségolène Royal doit agir vite !"

Une semaine d'affrontements

Les travaux de déboisement ont commencé lundi sur le site, dans une ambiance très tendue. Les engins de chantier sont entrés en action sous la protection des forces de l'ordre. Des affrontements ont eu lieu entre gendarmes mobiles et opposants au barrage.

Une expulsion partielle décidée par la justice

Vendredi, le Tribunal d'Instance d'Albi, saisi en référé par le Conseil général du Tarn, a ordonné l'expulsion sans délai mais après signification par un huissier, des opposants installés sur la parcelle "La Bouillonnante". Il a en revanche rejeté les demandes d'expulsion de toutes les parcelles. Les occupants de "La Bouillonnante" ont jusqu'à ce dimanche soir pour évacuer les lieux, ce qu'ils devraient faire pour éviter de nouveaux affrontements, selon leur avocate, maître Claire Dujardin.

Appel à la mobilisation citoyenne

"Nous sommes au milieu du gué et nous n’aurons pas de deuxième chance ni de ni de deuxième planète" dit le Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet dans son appel à la mobilisation. Il déplore le déboisement entamé et craint que les choses s'accélèrent dès lundi : "lundi matin, soit nous serons là, nous serons unis au-delà de nos différences et nous sauverons définitivement la zone humide et tout son patrimoine exceptionnel, soit nous restons passifs (...) et nous laisserons le champ libre à la dévastation finale !" D'autres appels à faire bloc circulent sur internet : "nous étions 400 dimanche dernier", dit l'un d'entre eux, "seuls une soixantaine ont pu rester sur place pour être là dès le lendemain matin, premier jour des travaux.
Nous ambitionnons d'être 1000-1200 ce dimanche et il faudra être 300 lundi matin aux aurores afin de suspendre l'avancée des machines
".

7 personnes en grève de la faim​

7 opposants au barrage sont en grève de la faim pour le douzième jour consécutif. Ils réclament un débat public et un moratoire sur le projet de barrage de Sivens. L'un d'entre eux, Eric Petetin, est connu pour ses engagements écologistes. Emmanuel Wat et Virginie Beaulieu l'ont rencontré :

Un projet vieux de plusieurs années​

Le projet du barrage de Sivens est né il y a longtemps. Le Conseil Général du Tarn souhaite l'utiliser pour maintenir le niveau d'eau du Tescou, à sec l'été et sécuriser les prélèvements des agriculteurs pour leurs cultures. Jusqu'à 800 000 mètres cubes d'eau sont prélevés pour une cinquantaines d'exploitations situées dans le Tarn et le Tarn-et-Garonne. 
L'emprise du barrage doit s'étendre sur 30 hectares, dont 13 de zones humides protégées qui seront détruites. En compensation, comme la loi l'y oblige, l'aménageur doit créer une nouvelle zone humide 1,5 fois plus grande que la zone détruite, soit une nouvelle parcelle de 20 hectares.
Le coût estimé du projet est de 8 millions d'euros hors taxe, financés à 80% par des fonds européens.

Une opposition farouche

Dès le départ, plusieurs associations se sont mobilisées contre ce projet jugé dévastateur pour la biodiversité et les quelques 94 espèces animales protégées répertoriées sur la zone humide su Testet. Regroupées au sein du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, elles ont multiplié les recours en justice pour tenter d'enrayer le projet et contestent aussi bien l'étude du projet que son coût, son impact environnemental et les compensations prévues.
Le mouvement de Sivens a ensuite pris de l'ampleur, un peu sur le modèle de celui de "Notre Dame des Landes", avec des occupations de parcelles pour empêcher les travaux.

Retrouvez ici notre dossier complet sur le barrage de Sivens

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