Si la capitale ne cesse de perdre des habitants, l'Île-de-France voit sa population augmenter, et ce, malgré un ralentissement de sa croissance démographique selon les derniers chiffres de l'INSEE. Voici par département, le classement des villes franciliennes ayant gagné et perdu le plus d'habitants entre 2015 et 2021.
Avec près de 12,3 millions d'habitants, l'Île-de-France est la région la plus peuplée de France. Ainsi, elle représente 18% des Français, hors Mayotte. Entre 2015 et 2021, la région parisienne a gagné près de 39 189 habitants chaque année.
En revanche, l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) rélève un ralentissement de la croissance démographique de la région avec une hausse annuelle moyenne de 0,3% entre 2015 et 2021. L'Île-de-France doit cette légère hausse de la population au nombre de naissances sur son territoire, car les départs sont toujours plus nombreux.
Si les Parisiens quittent la capitale, fuyant les loyers trop élevées ou à la recherche d'un meilleur cadre de vie, certaines communes de plus de 2 000 habitants en Île-de-France, telles que Romainville (Seine-Saint-Denis) ou encore Fleury-Mérogis (Essonne) récoltent de nouveaux habitants, selon les derniers chiffres de la population légale (2021) de l'INSEE dévoilés le 28 décembre dernier.
Yvelines : Hardricourt, rurale et attrayante
Le département des Yvelines témoigne une légère hausse démographique de 0,3%. Le département le plus peuplé de grande couronne compte près de 60% de communes rurales.
Parmi elles, Hardricourt (1ère) se montre en tête du classement des communes de plus de 2 000 habitants qui en ont gagné le plus ces dernières années dans notre région. Située au nord des Mureaux, elle présente un taux de croissance de 2,6% entre 2015 et 2021.
À la seconde place, la commune de Saint-Cyr-l'École située à vingt kilomètres au sud-ouest de Paris, se démarque également avec une croissance démographique moyen de 2,4% chaque année entre 2015 et 2021.
Val-de-Marne : Villecresnes se révèle
Le Val-de-Marne affiche un taux de croissance annuel moyen de 0,5% entre 2015 et 2021. Alors que les communes limitrophes de Paris telles que Saint-Mandé (-0,9%), Le Kremlin-Bicêtre (-0,8%) ou Charenton-le-Pont (-0,7%) perdent des habitants, Villecresnes, dans le plateau briard, et Bonneuil-sur-Marne (3e), à l'est de Créteil, séduisent de nouveaux habitants.
Pour le territoire Grand Paris Sud Est Avenir de la métropole du Grand Paris, l'augmentation de la population municipale de Villecresnes (1ère) s'explique par "un solde migratoire important" et la construction de l'écoquartier du Bois d'Auteuil. La commune affiche un taux de croissance annuel moyen de 3,1%.
Aux portes de Paris, Gentilly (2e) fait également figure d'exception avec un taux de croissance annuel moyen de 1,9% entre 2015 et 2021 selon l'INSEE.
Essonne : Fleury-Mérogis en tête
Le département de l'Essonne affiche un taux de croissance annuel moyen de 0,5%.
En 1ère position en Essonne : Fleury-Mérogis. La commune bénéficie d'un taux de croissance annuel moyen de 5,4% entre 2015 et 2021, l'un des plus élevés de la région. Fleury-Mérogis est connue pour accueillir sur son territoire municipal le plus grand centre pénitentiaire d'Europe.
Une hausse qui s'explique par la construction du nouveau quartier des Joncs Marins et une grande part de logements sociaux. Le centre pénitentiaire, ex-maison d'arrêt, présente également un taux d'occupation de 137,5%. Une surpopulation carcérale comptabilisée dans la population municipale.
→ À lire : Les prisons d'Ile-de-France : surpopulation et délabrement avancé
La commune d'Ormoy (2e) située à douze kilomètres au sud d'Évry-Courcouronnes affiche un taux de croissance annuel moyen de 4,3% entre 2015 et 2021 selon l'INSEE. Située dans la vallée de l'Essonne, la deuxième plus petite commune du département offre un environnement de vie entre zones rurales et urbanisées.
À la 3e place, Saulx-lès-Chartreux est également l'une des communes les plus dynamiques du département avec un taux de croissance annuel moyen de 4,1%.
A contrario, les communes de Wissous (-1,6%) et Champlan (-1,4%), situées à proximité immédiate des pistes de l'aéroport d'Orly, sont les communes essoniennes qui ont perdu le plus d'habitants ces dernières années selon l'INSEE. Briis-sous-Forges (-1,3%), dépourvue de ligne de RER et de Transilien, complète le fâcheux podium. La commune de Champlan (Essonne) bénéficie quant à elle du nouveau tram-train T12 depuis décembre dernier.
Val-d'Oise : Pierrelaye séduit de nouveaux habitants
Riche de zones fortement urbanisées situées au cœur de deux parcs naturels régionaux (Oise - Pays de France et Vexin français), le Val d'Oise est le 2e département le plus dynamique d'Île-de-France, ex-aequo avec les Hauts-de-Seine et la Seine-et-Marne. Il affiche un taux de croissance annuel de 0,6% entre 2015 et 2021.
→ À lire : De la vigne dans le Vexin, le retour d'une tradition perdue
En 1ère position : Pierrelaye. Au cœur du Val Parisis et située sur les lignes C du RER et H du Transilien, cette commune de près de 10 000 habitants séduit de plus en plus de nouveaux arrivants avec un taux de croissance moyen de 3,4% chaque année entre 2015 et 2021. En 2015, elle comptait près de 8 200 habitants, soit une augmentation d'environ 22% en six ans.
Elle est suivie de près par la commune de Bessancourt (2e), à l'orée de la forêt domaniale de Montmorency. Sa croissance démographique annuelle atteint en moyenne 3,1% depuis 2015. Plus à l'est, dans la plaine de France, Montsoult (3e) affiche un taux de croissance annuel moyen de 3%.
À l'inverse, Chars (-0,6%) et Montlignon (-0,6%) perdent des habitants. Roissy-en-France (-0,8%), qui accueille le 2e plus grand aéroport d'Europe, est la plus touchée du département.
Seine-et-Marne : Rubelles se distingue
La Seine-et-Marne est le 2e département le plus dynamique d'Île-de-France, ex-aequo avec les Hauts-de-Seine et la Val-d'Oise. Le département le plus agricole de la région (56% de son territoire) se caractérise par une économie diversifiée avec l'agriculture, l'industrie avec la présence de l'aéroport Charles-de-Gaulle ou encore le tourisme avec le parc Disneyland à Chessy.
La petite commune de Rubelles (1ère), en périphérie de Melun, affiche un taux de croissance annuel moyen de 7,5%, l'un des plus élevés de la région.
En 2e position, la commune de Montévrain, limitrophe du parc Disneyland et intégrée dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, se distingue par une forte croissance démographique moyenne ces dernières années avec un taux annuel de +5,1%. En six ans, elle a vu sa population augmenter de près de 35%.
Pilier de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée et du Val d'Europe, la commune de Chessy est la 3e commune du département avec la plus forte croissance démographique (+5%). Elle est connue pour accueillir la majeure partie du parc Disneyland ainsi que la gare TGV et RER A de "Marne-la-Vallée - Chessy".
En revanche, les communes de La-Chapelle-la-Reine (-1,2%), Donnemarie-Dontilly (-1%) et Souppes-sur-Loing (-1%) essuient une nette perte d'habitants chaque année depuis 2015.
Hauts-de-Seine : Gennevilliers continue de gagner des habitants
Avec plus de 1,6 million d'habitants et une superficie de seulement 176 km2, les Hauts-de-Seine est le deuxième département le plus densément peuplé de la région. Avec un taux de croissance annuel moyen de 0,6%, il est le 2e département le plus dynamique d'Île-de-France, ex-aequo avec la Seine-et-Marne et les Hauts-de-Seine.
En 1ère position : Gennevilliers et ses 49 410 habitants. La commune située à l'extrême-nord des Hauts-de-Seine est celle qui montre la plus forte croissance démographique ces dernières années (+1,7%).
Ex-aequo, Bagneux, au sud de Paris, affiche un taux de croissance annuel moyen de 1,7%. Depuis janvier 2022, la commune est desservie par la ligne 4 du métro à la station "Bagneux - Lucie Aubrac", en complément d'un RER B saturé.
Après avoir connu une hausse importante de sa population de plus de 3 000 habitants entre 2013 et 2019, la ville de Clichy, aussi appelée Clichy-la-Garenne par ses habitants, connaît la 3e plus forte croissance démographique du département avec un taux annuel moyen de +1,2%.
En revanche, Ville-d'Avray (-1,1%), Puteaux (-0,6%) et Sèvres (-0,5%) sont sur le podium des communes qui perdent le plus d'habitants dans les Hauts-de-Seine sur ces dernières années.
Seine-Saint-Denis : Romainville, confirme son dynamisme
Avec une croissance annuelle de 0,8%, la Seine-Saint-Denis est le département le plus dynamique d'Île-de-France selon l'INSEE. Or, à seulement trois kilomètres de Paris, la commune de Romainville (1ère) séduit de nouveaux arrivants avec un taux de croissance annuel moyen de 4,2% entre 2015 et 2021.
Au printemps 2024, la commune séquano-dionysienne verra son territoire traversé par le prolongement de la ligne 11, de Châtelet à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), de quoi attirer de nouveaux acquéreurs. Longtemps boudé par les lignes de métro, l'Est parisien voyait déjà ses prix gonfler à l'annonce du prolongement, comme le relevaient nos confrères du Monde en 2018.
À la 2e place, l'Île-Saint-Denis se démarque également avec un taux de croissance annuel moyen de 2,3%. La Courneuve, en 3e position, suit de près la commune limitrophe de Saint-Denis, avec un taux de croissance de 2,1%. Celle-ci accueillera en 2026 la nouvelle station "La Courneuve - Six Routes" du Grand Paris Express, desservie par les futures lignes 16 et 17.
À l'inverse, Le Bourget (-1,5%), Le Pré-Saint-Gervais (-0,8%) ainsi qu'Épinay-sur-Seine (-0,4%), sont les communes qui ont perdu le plus d'habitants en Seine-Saint-Denis ces dernières années.
Sans surprise, Paris perd des habitants
Avec davantage d'habitants quittant la capitale que d'arrivées, la ville de Paris est le seul département d'Île-de-France à voir sa démographie diminuer (-0,6%) avec une perte moyenne de 12 000 habitants chaque année.
Dans le détail, les arrondissements qui essuient la plus forte décroissance sont le 7e (-2%), suivi du 10e (-1,6%) et enfin du 3e arrondissement (-1,1%) selon l'INSEE.