Le représentant de neuf municipalités de Seine-Saint-Denis a réclamé ce lundi auprès du gouvernement plus de moyens humains et financiers pour l’éducation, la police et la justice, 10 jours après le meurtre du jeune lycéen de 15 ans aux Lilas.
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Alors que 1 500 personnes ont marché dimanche « contre la violence » et pour demander justice après la mort de Kewi Yikilmaz, poignardé à l'entrée du stade municipal des Lilas début octobre, le représentant de neuf communes a été reçu ce lundi par le ministre de l'Intérieur. L’occasion de réclamer des « enseignants, policiers, magistrats supplémentaires » pour le 93, département « le plus pauvre, le plus jeune et le plus criminogène de France métropolitaine ».« Les morts violentes de ces enfants sont des tâches sur notre drapeau, elles sont des cicatrices sur le visage de notre République, elles minent le pacte républicain », écrit en effet Gérard Cosme, le président socialiste de l'Établissement public territorial Est Ensemble – qui regroupe entre autres Les Lilas, le Pré-Saint-Gervais, Romainville et Bagnolet – dans une lettre adressée au ministre Christophe Castaner.
Les habitants « savent (...) que la vie dans notre département n'est pas semblable à celle des autres Français dans d'autres départements », ajoute l’élu.
« Je refuse que ces rixes soient le rite de passage à l'âge adulte des jeunes »
Et de poursuivre : «
Je refuse que ces rixes soient le rite de passage à l'âge adulte des jeunes de ce territoire ». Le président d'Est Ensemble demande ainsi «
des moyens humains et financiers supplémentaires ».En mai 2018, un rapport parlementaire soulignait la sous-dotation de la Seine-Saint-Denis, un territoire qui cumule les difficultés en matière d'éducation, de police et de justice. Le Premier ministre Édouard Philippe avait alors promis d'«
adapter l'action publique aux enjeux » du département.
Des enseignants peu convaincus par les propositions du recteur
Du côté des Lilas, une partie des enseignants du lycée Paul-Robert et du collège Marie-Curie ont refusé de faire cours lundi, pour le cinquième jour consécutif. Travail sur l'affectation des élèves, suspension des cours d'EPS et des sorties scolaires, mise en place d'un assistant de prévention sécurité... Les personnels, qui ont demandé à exercer leur droit de retrait, jugent que les propositions du recteur «
ne sont pas à la hauteur » face au problème des violences entre élèves.Une délégation de professeurs de ces deux établissements se rendra d’ailleurs ce lundi après-midi au ministère de l'Éducation nationale pour déposer une demande d'audience. Jean-Michel Blanquer, qui recevra la famille du jeune
Kewi Yikilmaz «
cette semaine », s'est dit «
prêt à des évolutions des moyens de ce lycée, mais aussi surtout de la politique de sécurité ». Il a par ailleurs promis plus de transparence sur les violences dans les établissements scolaires.